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Jean d’Ormesson : un ancien admirateur de Faurisson !

20 mars 2010
“Il  n’est pas encore sans danger de toucher aux idoles” […]
“M. Faurisson ne va pas tarder à l’apprendre.“
(Jean d’Ormesson, 25 décembre 1972)
 
Beaucoup, qui regardèrent, entendirent ou lurent le discours d’accueil lors de la réception de Simone Veil à l’Académie française jeudi dernier, prononcé par Jean d’Ormesson, furent sans doute surpris devant tant d’effets appuyés, de mielleuses obséquiosités, et de flatteries avantageuses, dressant de celle qui faisait son entrée au sein de la prestigieuse institution du quai Conti, un portrait en forme de véritable hagiographie, tordant la réalité et présentant celle qui est tout de même directement responsable de la disparition de plusieurs millions d’enfants à naître, sous un jour assez discutable.
 
Jean d’Ormesson avait déjà accueilli Marguerite Yourcenar,  lorsqu’elle entra pour la première fois à l’Académie le 22 janvier 1981. Deux décennies plus tard, fidèle aux traditions inscrites jusque dans les piliers de l’Académie française depuis 1635, Jean d’Ormesson accueillait jeudi Simone Veil dans le sérail des « Immortels ». Choisi parmi les académiciens, lui qui fut l’un de ses plus fervents soutiens au moment de son élection , l’homme de lettres commença son hommage à l’ancienne ministre par quelques vers de Racine, lancés sous la coupole de l’institution. Avant de poursuivre : « De toutes les figures de notre époque, vous êtes l’une de celles que préfèrent les Français. »
 
On peut aisément soutenir, que Jean d’Ormesson ne ménagea pas ses efforts dans son discours, particulièrement sur les sujets « sensibles » :
« En m’adressant à vous, Madame, en cette circonstance un peu solennelle, je pense avec émotion à tous ceux et à toutes celles qui ont connu l’horreur des camps de concentration et d’extermination. Leur souvenir à tous entre ici avec vous. Beaucoup ont péri comme votre père et votre mère. Ceux qui ont survécu ont éprouvé des souffrances que je me sens à peine le droit d’évoquer. La déportation n’est pas seulement une épreuve physique ; c’est la plus cruelle des épreuves morales. Revivre après être passée par le royaume de l’abjection est presque au-dessus des forces humaines. Vous qui aimiez tant une vie qui aurait dû tout vous donner, vous n’osez plus être heureuse. Pendant plusieurs semaines, vous êtes incapable de coucher dans un lit. Vous dormez par terre. Les relations avec les autres vous sont difficiles. Être touchée et même regardée vous est insupportable. Dès qu’il y a plus de deux ou trois personnes, vous vous cachez derrière les rideaux, dans les embrasures des fenêtres. Au cours d’un dîner, un homme plutôt distingué vous demande si c’est votre numéro de vestiaire que vous avez tatoué sur votre bras. »
 

 
Mais, comme le fait judicieusement remarquer Paul-Éric Blanrue,  peu de gens savent que Jean d’Ormesson a compté parmi les admirateurs de Robert Faurisson avant que ce dernier, à partir de juillet 1974, ne défraie la chronique par son révisionnisme historique.
En effet, en 1972, dans le cadre de son « révisionnisme littéraire », le professeur Faurisson avait publié un A-t-on lu Lautréamont ? (Gallimard, collection « Les Essais »). L’ouvrage avait intéressé et agité les intellectuels.
  Parmi ceux-ci figurait alors Jean d’Ormesson, qui, dans un article du Point intitulé “Le détrônement d’Ubu-Dieu” (25 décembre 1972, p. 60), saluait une entreprise “courageuse” et “iconoclaste” ; il allait jusqu’à écrire : “Il  n’est pas encore sans danger de toucher aux idoles” […]. “M. Faurisson ne va pas tarder à l’apprendre.“
 
 
« Les catholiques intégristes vous étaient – et vous restent – farouchement opposés […]
« Comment vous, vous disait-on, avec votre passé, avec ce que vous avez connu, pouvez-vous assumer ce rôle ? »
Le mot de génocide était parfois prononcé. »
Il est donc d’autant plus intéressant de rappeler cet ancien hommage rendu à Robert Faurisson, alors que Jean d’Ormesson ne manqua pas d’envoyer dans son discours de jeudi après-midi, quelques flèches empoisonnées en direction des catholiques dits « intégristes », en des termes vraiment indélicats :
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« Les catholiques intégristes vous étaient – et vous restent – farouchement opposés. Certains luthériens étaient hostiles à votre projet alors que la majorité de l’Église réformée y était favorable. Parmi les juifs religieux, quelques-uns vous ont gardé rancune : il y a cinq ans, des rabbins intégristes de New York ont écrit au président de la République polonaise pour contester le choix de l’auteur de la loi française sur l’interruption volontaire de grossesse comme représentant des déportés au 60e anniversaire de la libération d’Auschwitz. Une minorité de l’opinion s’est déchaînée – et se déchaîne encore – contre vous. L’extrême droite antisémite restait violente et active. Mais d’autres accusations vous touchaient peut-être plus cruellement. « Comment vous, vous disait-on, avec votre passé, avec ce que vous avez connu, pouvez-vous assumer ce rôle ? » Le mot de génocide était parfois prononcé. »

Cette infecte duplicité mensongère, alors que Simone Veil est responsable de la disparition de près de 7 millions d’enfants à naître depuis l’adoption de sa loi en 1975, sauvagement assassinés et privés d’une vie qui leur était due, est une monstruosité morale et spirituelle qui restera comme une flétrissure noire et terrible dans l’histoire de la respectable institution fondée par le cardinal de Richelieu, et nous donne de rappeler à M. d’Ormesson, en lui renvoyant les amabilités qu’il a cru bon de délivrer sous la coupole à l’endroit des catholiques fidèles à la Tradition de l’Eglise, taxés gratuitement « d’antisémites », que si son ancien jugement littéraire à propos de Robert Faurisson peut nous apparaître à bien des égards comme relativement étonnant, son curieux mode d’interprétation de l’Histoire, ne l’est pas moins non plus !

Source

10 commentaires leave one →
  1. herder permalink
    20 mars 2010 00:41

    Voilà une note, pas mal du tout, qui ressemble beaucoup à la réponse du berger à la bergère…

    Il faut dire qu’après les propos ignobles de d’Ormesson à l’égard des catholiques de tradition ça s’imposait !

    • More Comment! AU DELA DE LA CENSURE! HACKING! permalink
      21 mars 2010 16:06

      Tu connais la vraie tradition chez les catholiques? C’est Sainte Rita. C’est tout ce à quoi tu auras le droit, na!

      Sainte Rita, priez pour eux, causes déséspérées…

  2. cax permalink
    20 mars 2010 00:45

    Alors-ça pour une surprise c’est une surprise !

  3. gerdil permalink
    20 mars 2010 00:48

    Au fait a-t-on lu Lautréamont ? qui n’est pas à mettre entre toutes les mains…

  4. morpri permalink
    20 mars 2010 00:49

    Mais d’Ormesson avait parfaitement raison. C’est un prophète : « Il n’est pas encore sans danger de toucher aux idoles” […]. M. Faurisson ne va pas tarder à l’apprendre.“

  5. louis permalink
    20 mars 2010 16:35

    voir article sur d’ormesson

    d’Ormesson au gala des vieilles tiges

    d’Ormesson au gala des vieilles tiges

  6. Tubmogul permalink
    20 mars 2010 23:29

    Au galas des vieilles tiges!
    Huhu, merci google

    http://konigsberg.over-blog.com/article-d-ormesson-au-gala-des-vieilles-tiges-47039110-comments.html

  7. Alsa permalink
    21 mars 2010 11:44

    C’est le genre de nouvelles qui me font jubiler!

    Qui fait l’ange fait la bête.

  8. More Comment! AU DELA DE LA CENSURE! HACKING! permalink
    21 mars 2010 16:04

    Tiens donc! Toi tu critiques « l’avorteuse » mais par contre tu viens casser du pd???

    Sacré bouffon tu fais va!

    Tes propos n’ont ni queue ni tête. Tu devrais la remercier d’avoir assumer ce que tu n’es nullement capable de comprendre à ton petit niveau de blogeur moyenageux moisi!

    Regarde dans le dico ce que veux dire: « humanisme »

    Tu sais quoi machin du templier de mes deux, trois ou quatre ou plus, tu ne détruiras rien pour la simple et bonne raison que tout a déjà été fait.

  9. 24 octobre 2016 16:53

    Robert Faurisson défend sa thèse sur Lautréamont dans l’émission Post-Scriptum de Michel Polac, diffusée le 27 avril 1971 :

    http://www.egaliteetreconciliation.fr/Quand-la-television-trouvait-Robert-Faurisson-frequentable-32739.html

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