Mgr Fellay : Rome refuse d’examiner le concile !
Mgr Fellay déclare à propos de la position de Rome :
« Si une condamnation du concile intervient un jour,
ce ne sera pas demain. »
Mgr Bernard Fellay, l’actuel supérieur général de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X, qui, en février dernier, doutait d’un accord possible avec Rome, estime aujourd’hui, comme il fallait s’y attendre, que les entretiens théologiques engagés avec le Vatican ne déboucheront ni sur une « brusque rupture », ni sur une « solution subite » selon une récente interview diffusée sur le site de la Fraternité.
Ces entretiens théologiques entre le Vatican et le mouvement fondé par Mgr Lefebvre qui a refusé les réformes du concile Vatican II, et a résisté il y a 40 ans aux réformes modernistes, ont été voulus par le pape Benoît XVI, afin, selon les propres termes du Souverain Pontife : « De reconstruire l’unité au sein de l’Eglise catholique ».
« Ceux qui veulent être fidèles au pape déclare Mgr Fellay,
nous considèrent avec respect
et attendent de nous beaucoup pour l’Eglise. »
Cependant, interrogé sur l’issue possible de ces conversations, le successeur de Mgr Lefebvre a répondu, laissant apparaître quelques doutes quant à la capacité d’une entente rapide avec Rome, notamment sur le jugement à avoir l’égard des conséquences néfastes du concile Vatican II :
« A Rome, un certain changement est notable à notre égard, bien que cela n’ait pas encore grand effet. Il me semble que notre travail est apprécié par certains, alors qu’il est haï par d’autres. Les réactions à notre égard sont très contrastées. On voit bien qu’il y a deux camps, l’un favorable, l’autre hostile, ce qui rend les relations assez difficiles, car on se demande toujours qui aura le dernier mot. Il reste cependant que ceux qui veulent être fidèles au pape nous considèrent avec respect et attendent de nous beaucoup pour l’Eglise. Mais de là à voir des effets concrets, il faudra encore patienter ! Vu la tournure de ces discussions, je ne pense pas qu’elles déboucheront sur une brusque rupture ou sur une solution subite. Deux mentalités se rencontrent, ajoute-t-il, mais la volonté d’entrer en discussion – au niveau théologique – est bien réelle. C’est pourquoi, même si le développement risque d’être long, les fruits pourraient être quand même prometteurs. Si une condamnation du concile intervient un jour ce ne sera pas demain. Il se dessine assez clairement une volonté de correction de la situation actuelle. Sur l’état présent de l’Eglise, particulièrement grave, nos appréciations se rejoignent en de nombreux points, tant sur la doctrine que sur la morale et la discipline. Cependant la tendance dominante, à Rome, consiste toujours à exonérer le concile : on ne veut pas remonter jusqu’au concile, on cherche d’autres causes, mais surtout pas le concile ! »
Dans ces conversations théologiques, les positions de départ sont en effet très opposées, Rome demandant aux traditionalistes de reconnaître Vatican II, tandis que ceux-ci refusent l’oecuménisme, l’ouverture au monde (qui a remplacé la « royauté sociale du Christ »), la liberté religieuse, ou encore la collégialité au sein de l’Eglise (au lieu de l’infaillibilité papale). Si la messe en latin, qui faisait également partie des revendications lefebvristes, a été autorisée il y a près de trois ans par le pape, néanmoins la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X, qui compte environ 500 prêtres et revendique quelque 150.000 fidèles dans 50 pays, dont 30.000 en France, considère, à juste titre, que c’est à Rome de revenir sur certains points contestables du concile, et non à elle de faire allégeance aux réformes voulues par Vatican II.
Source de la dépèche: La Porte Latine:
http://www.laportelatine.org/archives/entret/2010/Fellay_40ans_FSSPX/Fellay101007.php
Merci pour cette précision mais il me semble qu’on pouvait accéder à la Porte Latine en cliquant dans l’article sur la phrase : « récente interview diffusée sur le site de la Fraternité ».
Les représentants de la FSSPX auprès de Rome ont bien du courage. L’obstination conciliaire de Rome est incroyable.
Oui mais les théologiens romains ont l’air lucides : « Sur l’état présent de l’Eglise, particulièrement grave, nos appréciations se rejoignent en de nombreux points, tant sur la doctrine que sur la morale et la discipline… » Espoir ?
Espoir de rien du tout, Rome a perdu la Foi !
« Cette Réforme étant issue du libéralisme, du modernisme, est tout entière empoisonnée ; elle sort de l’hérésie et aboutit à l’hérésie…. » Mgr Lefebvre, 1974
Mais on le sait que Rome a perdu la foi.
A relire sur La Question : Mgr Lefebvre et l’apostasie de Rome
« Alors que souffle un vent extrêmement dangereux sur l’Eglise, il est plus que nécessaire de se remémorer les termes de la « Déclaration » de Mgr Lefebvre de novembre 1974, par laquelle il rappelait solennellement l’impossibilité d’accepter la Réforme telle que mise en œuvre par le Concile Vatican II. A cet égard, Mgr Tissier de Mallerais aujourd’hui, indéniablement, exprime une vive inquiétude légitime, et brandit l’étendard de la fidélité sans faille à l’enseignement de Mgr Lefebvre, ravivant ainsi l’espoir de ceux, prêtres et fidèles, qui redoutent une allégeance sans conditions de la Fraternité Saint Pie X à l’Eglise conciliaire. »
http://www.la-question.net/archive/2009/02/05/mgr-lefebvre-contre-l-apostasie-de-rome.html
« A cet égard, Mgr Tissier de Mallerais aujourd’hui, indéniablement, exprime une vive inquiétude légitime, et brandit l’étendard de la fidélité sans faille à l’enseignement de Mgr Lefebvre, »
Tissier de Moilnoeud ferait mieux de suivre l’enseignement sans faille de l’Eglise.
Et quant à Fellon, il ferait mieux, avant de discuter avec Rome, de méditer l’enseignement du Saint dont le nom sert à la frat qu’il cornaque:
« Quand on aime le Pape, on ne discute pas au sujet des mesures ou des ordres qu’il donne ; on ne recherche pas jusqu’où doit aller l’obéissance, et quelles sont les choses dans lesquelles on doit obéir. Quand on aime le Pape, on n’objecte pas qu’il n’a pas parlé assez clairement, comme s’il était obligé de répéter à l’oreille de chacun ses volontés clairement exprimées, tant de fois, non seulement de vive voix, mais encore par des lettres et d’autres documents publics ; on ne met pas en doute ses ordres, sous le prétexte, si facile pour celui qui ne veut pas obéir, que ce n’est pas le Pape qui commande, mais ceux qui l’entourent. On ne limite pas le champ où son autorité peut et doit s’exercer. On ne préfère pas à l’autorité du Pape celle d’autres personnes, si doctes soient-elles, qui ne sont pas du même avis que le Pape : car, si elles ont la science, elles n’ont pas la sainteté, parce que celui qui est saint ne peut être en dissentiment avec le Pape.»
(St Pie X, discours aux prêtres de l’union apostolique, 18 Nov.1912)
Vous notez: Quant on aime le Pape, on ne discute pas.
Comment qu’y disait Lefebvre, déjà? Ah oui: Pape « antichrist », mais « pape quand même ».
J’me marre!!!
Rigolez si ça vous chante Nono, mais parlez comme vous le faites de façon scandaleuse et impie d’hommes qui ont consacré leur vie pour le salut des âmes, c’est-à-dire Mgr Lefebvre sans lequel la sainte liturgie était perdue, Mgr Tissier de Mallerais et Mgr Fellay, est significatif de ce à quoi conduit comme désorientation spirituelle le sédévacantisme !
Eloi, n’auriez-vous pas oublié de condamner celle qui péchait mortellement (c’est La Question qui le dit, pas moi!) déjà en 1846?
Eloi, ne pourriez-vous pas expliquer à nono et à d’autres sédévacantistes (dont la Vierge elle-même!) comment http://www.la-question.net/archive/2009/02/05/mgr-lefebvre-contre-l-apostasie-de-rome.html ne donne pas raison à ceux qui se trouvent dans le même péché mortel qu’un Juif crucifié et ressuscité?
Eloi, ne craignez-vous pas que Mgr Ngô-Dinh-Thuc (responsable d’une multitude de lignées épiscopales hérétiques ayant des liens étroits avec les Vieux Catholiques et avec toutes sortes de sectes et de sectaires, dont des sociétés maçonniques, d’après… «La Question: Soutien au serpent ou… Soutiens à/pour Benoît Ier de Vatican II?») et Mgr Lefebvre vivent dans le péché mortel s’ils sont au ciel?
Eloi, étiez-vous content de la « levée d’excommunication » qu’à faite B. 16 il y a environ 2 ans?
Qu’en avez-vous pensé?
J’ai été heureux de cette levée des excommunications car c’est une bonne nouvelle pour l’Eglise. Voici ce que disait Mgr Fellay à Benoît XVI l’époque : « Nous sommes toujours fermement déterminés dans la volonté de rester catholiques et de mettre toutes nos forces au service de l’Eglise de Notre Seigneur Jésus-Christ, qui est l’Eglise catholique romaine. Nous acceptons ses enseignements dans un esprit filial. Nous croyons fermement au Primat de Pierre et à ses prérogatives, et c’est pour cette raison que la situation actuelle nous fait tant souffrir ».
Vatican II est le concile moderne par excellence.
Mgr Lefebvre fut formé dans les années 1923-1929 au séminaire français de Rome qui était, à l’époque, le lieu d’apprentissage de la tradition romaine à l’état pur. Les anciens de ce lieu ont toujours eu à coeur de défendre à la foi la tradition et l’honneur de la Chaîre apostolique. Il savait que le sédévacantisme est une engeance pire encore que le modernisme.
(D’une certaine façon, le sédévacantisme est un modernisme, en négatif, en miroir. L’occupant légitime de tout office ecclésiastique étant jugé en dehors de toute procédure mais par une raison laissant libre court aux passions.)
Bref, pour avoir cotoyé un ancien de ce séminaire, il y a chez eux une tension entre la conservation du dépôt ancestral et le respect envers Pierre et son lieutenant. Il y a en eux l’amour de jeunesse des vieilles pierres du forum romanum et de la grandeur des basiliques et de la sainteté des martyrs et de la sagesse des docteurs. Sans sa figure blanche, ils savent que la Ville et le Monde retombreaient dans les ténèbres putrides du marais originel.
En réalité, je pense que s’il faut sortir de Vatican II, ce ne peut être que par le haut. Tout comme la modernité mit du temps à s’implanter, il faudra du temps et sans doute des générations pour aboutir à un grand Vatican III de la réconciliation. (Espérons qu’il achèvera par la même occasion le concile de Florence en ce qui concerne tout l’Orient.) Ce jour-là, deux fidélités se rencontreront à nouveau.
Cependant, un jour viendra où la succession apostolique à la tête de la FSPX se fera avec le mandat tacite de Rome. Au moment favorable, l’Esprit-Saint inspirera ce qu’il convient.
Avant, nous attend un travail intellectuel, philosophique, spirituel et mystique immense. Nous n’y viendront pas à bout sans la Foi, ni l’Espérance, ni la Charité.
Voici la lettre envoyée par Mgr Lefebvre en date du 2 juin, au Saint-Père, pour lui signifier qu’il entendait bien procéder au sacre d’évêques, de sorte que son oeuvre sacerdotale et religieuse pour la défense de la Tradition de l’Eglise ne disparaisse pas.
Ecône, le 2 juin 1988
TRÈS SAINT PÈRE,
Les colloques et entretiens avec le cardinal Ratzinger et ses collaborateurs, bien qu’ils aient eu lieu dans une atmosphère de courtoisie et de charité, nous ont convaincus que le moment d’une collaboration franche et efficace n’était pas encore arrivé.
En effet, si tout chrétien est autorisé à demander aux autorités compétentes de l’Église qu’on lui garde la foi de son baptême, que dire des prêtres, des religieux, des religieuses ?
C’est pour garder intacte la foi de notre baptême que nous avons dû nous opposer à l’esprit de Vatican II et aux réformes qu’il a inspirées.
Le faux oecuménisme, qui est à l’origine de toutes les innovations du Concile, dans la liturgie, dans les relations nouvelles de l’Église et du monde, dans la conception de l’Église elle-même, conduit l’Église à sa ruine et les catholiques à l’apostasie.
Radicalement opposés à cette destruction de notre foi, et résolus à demeurer dans la doctrine et la discipline traditionnelle de l’Église, spécialement en ce qui concerne la formation sacerdotale et la vie religieuse, nous éprouvons la nécessité absolue d’avoir des autorités ecclésiastiques qui épousent nos préoccupations et nous aident à nous prémunir contre l’esprit de Vatican II et l’esprit d’Assise.
C’est pourquoi nous demandons plusieurs évêques, choisis dans la Tradition, et la majorité des membres dans la Commission Romaine, afin de nous protéger de toute compromission.
Étant donné le refus de considérer nos requêtes, et étant évident que le but de cette réconciliation n’est pas du tout le même pour le Saint-Siège que pour nous, nous croyons préférable d’attendre des temps plus propices au retour de Rome à la Tradition.
C’est pourquoi nous nous donnerons nous-mêmes les moyens de poursuivre l’OEuvre que la Providence nous a confiée, assurés par la lettre de Son Éminence le Cardinal Ratzinger datée du 30 mai, que la consécration épiscopale n’est pas contraire à la volonté du Saint-Siège, puisqu’elle est accordée pour le 15 août.
Nous continuerons de prier pour que la Rome moderne, infestée de modernisme, redevienne la Rome catholique et retrouve sa Tradition bimillénaire. Alors le problème de la réconciliation n’aura plus de raison d’être et l’Église retrouvera une nouvelle jeunesse.
Daignez agréer, Très Saint Père, l’expression de mes sentiments très respectueux et filialement dévoués en Jésus et Marie.
Mgr Marcel LEFEBVRE, archevêque-évêque émérite de Tulle, fondateur de la Fraternité Saint-Pie X
Dans ce texte transparait toute la tragédie de ce grand prélat de conviction.
Il y a tout à la fois l’attachement filial à Rome, cité de sa jeunesse et l’amour jaloux pour le Seigneur qui dévora le prophète Elie.
Le temps faisant son oeuvre inexorable ajoutait encore au drame et à l’urgence. Sans successeurs, son oeuvre retombait dans le néant. Il a choisi quatre mousquetaires qui valent ce qu’ils valent.
C’est un véritable testament avant la nuit du schisme qui se referma sur lui comme un tombeau. La décision de Benoît XVI l’en a délivré à titre posthume. Il faudra encore beaucoup de sagesse pour en sortir.
Je suis de l’Eglise moderne mais je commence à comprendre le prix payé par cet homme pour garder intact le dépôt bimillénaire de la Foi. Son coeur se déchira sans doute, comme écartelé entre les devoirs contradictoires à ses yeux de sa charge. En tout cas, il n’a jamais renié Rome et reconnaissait à Jean-Paul II sa pleine légitimité.
Peut-être l’Eglise moderne a-t-elle manipulé trop de serpents et goûté à trop de poison malgré la promesse de Notre-Seigneur que ça ne ferait aucun mal à ses apôtres? Etait-il l’antidote providentiel?
L’Eglise peut-elle s’incarner dans la modernité, modernité bâtarde du christianisme et de la philosophie?
Alors que plusieurs évêques manifestent pour le moins une vite réticence à l’endroit des lefebvristes, Mgr Jean-Claude Boulanger, depuis peu à Bayeux-Lisieux où il a remplacé Mgr Pican, un salésien, connu pour ses très vives réticences à l’endroit de la droite du Christ (mais pas seulement avec elle !) joue, inconsciemment ou par stratégie, la politique de la main tendue.
En effet, comme chaque année, la Fraternité sacerdotale Saint Pie X organisait à Lisieux un pèlerinage sur les pas de Thérèse de Lisieux. Comme toujours, ce pèlerinage s’achève par une messe célébrée en plein air. Or cette année, contrairement aux précédentes, la Fraternité a eu le droit de célébrer la messe en la cathédrale Saint Pierre de Lisieux ! Une bienveillance étonnante de la part de l’évêque du lieu. Mgr Boulanger se justifie par un esprit de communion et de fraternité, d’accueil et de pacification. Citant volontiers Benoît XVI : « nul n’est de trop dans l’Eglise ».
Il rejoint dans cette attitude l’évêque de Tarbes-Lourdes, Mgr Jacques Perrier, mais également celui de Saint-Dié, Mgr Mathieu, accueillant la Fraternité à la basilique de Domrémy.
Les choses bougent !
Vos articles visent justes et disent ce qu’il faut dire avec force du sédévacantisme qui n’a pas de mots trop durs et déplacés contre l’oeuvre providentielle de Mgr Lefebvre.
Les sédévacantistes sont vraiment obsédés par la question de la papauté. On peut se demander si chez beaucoup d’entre eux, cela n’est pas dû à une sorte de traumatisme psychologique. Leur vénération ancestrale pour le pape semble avoir déclenché une véritable panique à la vue du contraste qu’il existe entre – leur image idéalisée et chérie de la papauté – et la réalité des Papes Paul VI et Jean-Paul II.
Le sédévacantisme apparaît davantage comme un problème psychologique que théologique…
Nous voyons donc trop bien les effets que ces considérations théologiques peuvent produire sur des Catholiques passionnés. Ils sont devenus leur propre pape. Ils jugent leurs prêtres. Beaucoup d’entre eux n’ont plus recours au sacrement de pénitence. Ils ne prêtent plus l’oreille aux enseignements infaillibles de l’Église. De façon générale, ils apportent la ruine morale sur leurs familles.
Leur image chérie et idéaliste de la papauté les conduit à agir en pratique comme si l’Église était seulement une institution divine.
Au contraire, l’Église fondée par Jésus-Christ, est à la fois divine et humaine. Elle est divine dans son origine, dans la personne de son fondateur et dans sa tête invisible… mais elle est humaine dans ses membres, en particulier dans sa tête visible, le pape.
En tant que divine, l’Église est l’épouse du Christ sans tache et sans souillure… mais, en tant qu’humaine, l’Église est composée d’hommes qui, comme vous et moi, sont des pécheurs. Ainsi donc, nous ne devrions pas être surpris si le présent pape peut trahir son maître, comme le fit St. Pierre.
Avec le sédévacantisme, nous voyons revivre les vielles erreurs de Jean Wycliffe et Jean Hus, qui prétendaient que les pécheurs avaient cessé d’être membres de l’Église. Voici quelques propositions condamnées au Concile de Constance (1414-1418): « Si le pape est réprouvé et mauvais, et par conséquent, un membre du diable, personne ne lui a donné de pouvoir sur les fidèles, sauf peut-être César. » et: « Si le pape est mauvais et surtout s’il est réprouvé, comme Judas l’apôtre, il est du diable… et il n’est pas la tête de la Sainte Église militante, car il ne lui appartient pas. »
Le sédévacantisme n’est donc que le retour en un mode nouveau des hérésies hussites et wyclifiennes.
Grégoire, vous parlez d’or.
Les hérésies protestantes anéantissent le principe d’autorité ecclésiale à la façon de Luther et détruisent les sacrements comme Calvin. Il s’ensuit une religion paradoxalement totalement déshumanisé sans consolation dans cette vallée de larmes. L’esprit est livrée aux passions de la chair et les biens d’En-Haut aux caprices du prince, c’est-à-dire de n’importe qui.
L’Église est en effet humaine et divine. Elle est l’incarnation de l’Incarnation du Verbe. Elle est éternelle dans son triomphe et temporelle dans la finitude de ses membres. L’orthodoxie a toujours été dans l’unité des dualités. Il en est de l’Église comme il en est du Christ dans l’ordre du Salut. Il est de l’humanité comme du Christ dans l’ordre de la Création. Ainsi, l’Église est l’humaine communauté des fidèles unie divinement au Corps mystique du Christ. Ainsi, le Fils de l’homme est le fruit des épousailles du Verbe avec notre chair, la volonté divine trouvant l’obéissance parfaite de la volonté humaine. Ainsi, nous sommes de la glaise dans laquelle le Père nous a donné Son Souffle divin.
L’unité des dualités n’est pas sans rapport avec la Trinité…
J’ai bien aimé votre analyse psychologique. Oui, comme tout père de famille, le Pape n’est pas parfait. il a les défauts de son humanité. Mais s’il était trop parfait, trop rempli de lui-même, comment la grâce pourrait-elle agir en lui? Si le Bon Dieu accorde ses secours au Pape, alors, à travers lui, je sais que je ne suis pas seul.
En réalité, le sédévacantisme est un orgueil luciférien: Non, je ne servirai pas la pauvre mais Sainte Église telle qu’elle est selon le plaisir de Dieu mais ma chapelle imaginaire telle que je la veux à mon seul désir.
Comme vous l’avez souligné, les sectes sédévacantistes sont comme des brebis sans berger où chacun se proclame nolens volens prêtre et pontife à sa guise.
La différence avec les Huguenots, c’est qu’ils en viennent à idolâtrer jusqu’au rituel. Deux mots disparaissent et ça y est, on hurle au sacrilège et à l’invalidité. Ce sont donc bien des protestants à l’envers.
La Fraternité Saint-Pie-X est infiniment plus respectable que ces gens-là. Elle est animé d’un amour véritable mais blessé de l’Église. On reconnait un arbre à ses fruits. La véritable Église se reconnait à travers l’école (jusqu’à l’université) et le dispensaire (jusqu’à l’hôpital). La Fraternité a au moins réussi à produire quelques bonnes écoles, ce qui est déjà une belle moitié de diaconie. On attend toujours les sédévacantistes sur ce terrain.
L’Église, par son aspect visible, comme l’écrit Pie XII avec grande justesse : « manifeste des traces évidentes de la condition de notre faiblesse humaine, il ne faut pas l’attribuer à sa constitution juridique, mais plutôt à ce lamentable penchant au mal des individus, que son divin Fondateur souffre jusque dans les membres les plus élevés de son Corps mystique, dans le but d’éprouver la vertu des ouailles et de faire croître en tous les mérites de la foi chrétienne » (Pie XII, Encyclique Mystici corporis).
http://www.vatican.va/holy_father/pius_xii/encyclicals/documents/hf_p-xii_enc_29061943_mystici-corporis-christi_fr.html
L’Église offre en sa structure le mélange, non seulement du visible et de l’invisible, mais, dans le visible même, du divin et de l’humain : « Christus… nostram salutem operatus est , in quantum fuit Deus et homo…Operatur igitur et ministros Christi homines esse, et aliquid divinatis ejus participare secundum aliquam spiritualem potestatem (= « le Christ… a opéré notre salut en tant qu’il était à la fois Dieu et homme… Il faut donc que les ministres du Christ soient des hommes et qu’ils aient part en même temps d’une certaine manière à sa divinité selon une certaine puissance spirituelle »). »( Saint Thomas, Contra Gentiles, l.IV, c.74)
L’Histoire le montre à l’évidence : il y a des pasteurs habiles, il y en a aussi d’incapables ; il y a de bons pasteurs, des saints, des héros et des savants, il y en a quelquefois aussi de mauvais. (Cf. saint Augustin, Epist., 208, n.2-5 (P.L. , 33, 950-953), et saint Jean Chrysostome (P.G., 56, 126 ; 61,180)
Cette loi constitue, un aspect fondamental du mystère de l’Église.
réponse ici : http://www.catholique-sedevacantiste.com/article-un-pape-peut-etre-mauvais-mais-ne-peut-pas-defaillir-dans-la-foi-58910854.html
Mgr Brunero Gherardini écrit :
« En 1988, le pape Jean-Paul II déclara officiellement que la notion de Tradition défendue par la Fraternité était « incomplète et contradictoire ». Il resterait à démontrer la raison d’une telle incomplétude et d’une telle contradiction, mais ce qui est le plus urgent est la nécessité de parvenir, pour les deux parties, à un concept commun, c’est-à-dire bilatéralement partagé. Un tel concept deviendrait alors l’instrument permettant de démêler l’écheveau des problèmes. Il n’y a pas de question théologique ou de problème ecclésial qui ne trouve dans un tel concept sa solution. Si, donc, on continue à dialoguer en maintenant, d’un côté comme de l’autre, son point de départ, ou bien cela donnera lieu à un dialogue de sourds, ou bien, pour essayer de prouver que l’on a pas dialogué en vain, on donnera libre accès au compromis. En particulier, si elle acceptait la thèse des « contrastes apparents », qui réduit les oppositions non à des causes de caractère dogmatique, mais à l’interprétation toujours renouvelée des faits historiques, alors la Fraternité déclarerait sa propre fin, en substituant misérablement à sa notion de la Tradition, qui est celle des apôtres, la notion vaporeuse, inconsistante et hétérogène de Tradition vivante des néomodernistes. »
A propos de l’avenir proche de la Fraternité saint Pie X
par Mgr Brunero Gherardini
(traduction Abbé Matthieu Raffray)
http://disputationes.over-blog.com/article-l-avenir-de-la-fsspx-57927383.html
Mgr Fellay aurait envoyé une seconde réponse à Rome, la première ayant été considérée comme étant trop générale et consistant surtout en une documentation. Cette nouvelle réponse, plus appropriée, a été considérée par Rome comme « un pas en avant ». Le sujet sera évoqué lors de l’assemblée plénière de la Congrégation pour la doctrine de la foi, qui aura lieu du 24 au 27 janvier 2012.
Cette réponse n’est ni un oui ni un non définitif au préambule doctrinal, mais en accepte certaines parties et émet des réserves sur d’autres, en demandant des éclaircissements et des ajouts.
Lefebvriani, ecco la seconda risposta di Fellay :
http://vaticaninsider.lastampa.it/homepage/inchieste-ed-interviste/dettaglio-articolo/articolo/lefebvriani-lefebvrians-lefebvrianos-11747/
« C’est comme si le diable avait mis le pied dans le sanctuaire. Et c’est une réalité qui nous glace. C’est radicalement le contraire de ce qu’est l’Eglise. Au Credo, nous la chantons sainte, nous la croyons sainte. Et voilà que des prélats, des évêques, des cardinaux, même des papes, invitent à faire ce que l’Eglise a toujours défendu, avec des interdits graves, avec des menaces qui allaient jusqu’à l’excommunication. »…
« C’est un grand mystère parce qu’en même temps que nous voyons ces choses et qu’il faut leur dire « non », il faut aussi continuer à dire que l’Eglise a les promesses du Bon Dieu : « Les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre elle » (Mt 16,18).
Sermon de Mgr Fellay le 8 décembre 2011 à Ecône
Pie
Comme le Christ, Saint Paul ( entre autres) annonce la Grande Apostasie, les Pères de l’Eglise décrivaient le paganisme qui suivrait comme étant d’un noir d’encre, à en perdre pied, ce qui rappelle » Une détresse comme il n’y en a jamais eue …mais ces jours seront abrégés sinon aucun des élus n’auraient la vie sauve ».