Le Père Gabriel Théry, qui fut le premier a étayé cette thèse d’une origine juive de l’islam, était un théologien et auteur religieux de l’Ordre des Prêcheurs.
Né en 1891, décédé en 1959, il a publié sous le pseudonyme Hanna Zakarias.
Il fonda en 1926 avec Étienne Gilson les Archives d’Histoire Doctrinale et Littéraire du Moyen Âge (AHDLMA)
Le judaïsme a vis-à-vis du christianisme une haine viscérale, doublée d’ignorance. Les persécutions des juifs par les chrétiens ont évidemment renforcé cette attitude, mais elles ne l’ont pas du tout créée. Elle remonte aux temps où le christianisme était encore faible et lui-même persécuté (entre autres par les Juifs), et elle a été exprimée par des juifs qui ne subirent jamais les persécutions des chrétiens, ou même bénéficièrent
de leur aide. Ainsi Maïmonide, fuyant les persécutions musulmanes lancées par les Almohades, trouva un premier refuge dans le royaume croisé de Jérusalem, mais cela ne changea rien à ses opinions. Cette attitude profondément négative
a deux sources principales :
1) La haine de Jésus et les calomnies lancées contre lui. Il faut bien sûr distinguer la position traditionnelle du judaïsme
à propos de Jésus des controverses absurdes entre antisémites et apologistes juifs sur les « responsables » de sa
mise à mort. La plupart des spécialistes modernes de cette période admettent que, vu l’absence de témoignages contemporains
authentiques, vu la composition tardive des Évangiles et leurs contradictions, il n’est pas possible d’arriver à une connaissance historique précise des circonstances de l’exécution de Jésus. Quoi qu’il en soit, l’idée d’une culpabilité collective et héréditaire est à la fois méchante et absurde. Cependant, ce qui nous intéresse ici, ce n’est pas la réalité
des faits concernant Jésus : ce sont les récits fantaisistes et diffamatoires colportés par le Talmud et la littérature talmudique – auxquels les juifs ont ajouté foi jusqu’au XIXè siècle et que beaucoup continuent encore de croire, notamment en Israël. En effet, ces pseudo-récits ont dans une large mesure déterminé l’attitude hostile des juifs à l’égard du christianisme.
Selon le Talmud, Jésus a été condamné et exécuté par un vrai tribunal rabbinique, pour idolâtrie, incitation des juifs à l’idolâtrie et outrage aux autorités rabbiniques. TOUTES LES SOURCES JUIVES CLASSIQUES QUI SIGNALENT SON EXÉCUTION EN REVENDIQUENT HAUTEMENT LA RESPONSABILITÉ ET S’EN RÉJOUISSENT ; DANS
LA RELATION TALMUDIQUE DE CES ÉVÉNEMENTS LES ROMAINS NE SONT MÊME PAS MENTIONNÉS.
Les récits plus populaires – qui étaient pris néanmoins tout à fait au sérieux – tel que le Toldot Yeshu, de triste renommée,sont encore plus malveillants, puisqu’ils ajoutent aux crimes susdits celui de sorcellerie. Le nom même de « Jésus »devint pour les juifs un symbole de toutes les abominations possibles, et cette tradition populaire n’a pas du tout
disparu (la forme hébraïque du nom de Jésus – Yéshu – a été interprétée comme le monogramme de la malédiction « que son nom et sa mémoire soit anéantis », une des formules les plus offensantes qui soit. Ainsi, les juifs orthodoxes antisionistes,
comme Netureï Qarta, disent parfois « Herzl Jésus », pour désigner le fondateur du sionisme, et j’ai trouvédans des textes des sionistes religieux des expressions telles que « Nasser Jésus » et, plus récemment, « Arafat Jésus »). Les
Évangiles aussi sont l’objet d’une haine féroce, et il n’est pas permis de les citer (et a fortiori de les enseigner),
même dans les écoles juives israéliennes actuelles.
2) Le fait que pour des raisons théologiques (fondées pour la plupart sur l’ignorance), l’enseignement rabbinique classe le christianisme parmi les religions idolâtres. Cette conception repose sur une INTERPRÉTATION SOMMAIRE DES DOGMES CHRÉTIENS DE LA TRINITÉ ET DE L’INCARNATION. De même, tous les emblèmes des chrétiens, toutes leurs représentations picturales, etc. sont considérés comme autant d’ »idoles » – y compris par ces juifs superstitieux qui adorent littéralement des rouleaux, des pierres, ou des objets ayant appartenu à leurs « Saints Hommes ».
L’islam, en revanche, jouit d’une relative clémence. Certes le judaïsme classique traite invariablement Mahomet de « fou » (meshugga), mais cette épithète est bien moins injurieuse qu’il n’y peut sembler aujourd’hui, et en tout cas elle est bien anodine auprès des termes orduriers appliqués à Jésus. De même, le Coran – contrairement au Nouveau
Testament – n’est pas à jeter au feu…
Entretien avec Edouard-Marie Gallez sur les origines de l’Islam
jeudi 23 novembre 2006.
La question des origines de l’islam est une question tabou. Aussi curieux que cela puisse paraître, les chercheurs occidentaux, même marxistes ou athées, s’en sont tenus souvent à la légende musulmane d’un Mahomet, qui, partant de Jérusalem, est monté au ciel pour aller chercher le Coran avant de revenir en Arabie sur la jument ailée, qui lui avait déjà servi de moyen de transport à l’aller. Edouard-Marie Gallez vient de soutenir une longue thèse (1000 pages) où il fait le point de tout ce que la recherche vraiment scientifique sait des origines de l’Islam mais aussi sur les textes de la mer Morte (Le Messie et son prophète. Aux origines de l’Islam, 2 tomes, éditions de Paris, 2005, tome 1 : De Qumrân à Muhammad, 524 pages/tome 2 : du Muhammad des Califes au Muhammad de l’histoire, 582 pages). Il propose, après plusieurs grands chercheurs, d’explorer de manière systématique la piste de l’origine judéo-chrétienne de l’Islam. De recoupements en découvertes, on peut dire que son travail s’impose à la considération de toute la communauté scientifique.
Plusieurs chercheurs évoquent les origines judéo-chrétiennes de l’islam…
La qualification de « judéo-chrétienne » pour cette « secte » est abusive : il faudrait parler d’une « secte ex-judéo-chrétienne », car c’est dans un contexte de rupture que se situe son rapport avec le judéo-christianisme originel. J’ai tenté de décrire le mieux possible cette secte, qui, depuis des siècles, axait sa vision du monde et du salut sur le retour du Messie ; les textes trouvés dans les grottes de la mer Morte contribuent fortement à cette compréhension. Il s’agissait d’un retour matériel, d’un avènement politique du Messie, non d’une Venue dans la gloire comme la foi chrétienne l’enseigne…
Nous allons revenir tout à l’heure sur cette secte apocalyptique, à laquelle votre travail confère, patiemment, sa véritable physionomie, pour mieux éclairer l’origine de l’Islam. Mais quel est le but de celui que nous appelons Mahomet, déformation de l’arabe Muhammad en passant par le turc ? Est-il vraiment conscient de fonder une religion ?
Pour cela, il aurait fallu qu’une religion nouvelle ait été fondée ! La question de l’Hégire permet d’entrevoir immédiatement ce qui s’est passé. L’Hégire ou Émigration à l’oasis de Yathrib situé en plein désert est un événement très significatif de la vie du Mahomet historique. On sait que, très rapidement, cette année-là – 622 semble-t-il – a été tenue pour l’an 1 du calendrier du groupe formé autour de Mahomet (ou plutôt du groupe dont il était lui-même un membre). Or, la fondation d’un nouveau calendrier absolu ne s’explique jamais que par la conscience de commencer une Ère Nouvelle, et cela dans le cadre d’une vision de l’Histoire. Quelle ère nouvelle ? D’après les explications musulmanes actuelles, cette année 1 se fonderait sur une défaite et une fuite de Mahomet, parti se réfugier loin de La Mecque. Mais comment une fuite peut-elle être sacralisée jusqu’à devenir la base de tout un édifice chronologique et religieux ? Cela n’a pas de sens. Si Mahomet est bien arrivé à Yathrib – qui sera renommé plus tard Médine – en 622, ce ne fut pas seulement avec une partie de la tribu des Qoréchites, mais avec ceux pour qui le repli au désert rappelait justement un glorieux passé et surtout la figure de la promesse divine. Alors, le puzzle des données apparemment incohérentes prend forme, ainsi que Michaël Cook et d’autres l’on entrevu. Le désert est le lieu où Dieu forme le peuple qui doit aller libérer la terre, au sens de ce verset : « Ô mon peuple, entrez dans la terre que Dieu vous a destinée » (Coran V, 21). Nous sommes ici dans la vision de l’histoire dont le modèle de base est constitué par le récit biblique de l’Exode, lorsque le petit reste d’Israël préparé par Dieu au désert est appelé à conquérir la terre, c’est-à-dire la Palestine selon la vision biblique. Telle est la vision qu’avaient ceux qui accompagnaient et en fait qui dirigeaient Mahomet et les autres Arabes vers Yathrib en 622. Et voilà pourquoi une année 1 y est décrétée : le salut est en marche. Dans l’oasis de Yathrib d’ailleurs, la plupart des sédentaires sont des « juifs » aux dires mêmes des traditions islamiques. Et pourtant les traditions rabbiniques ne les ont jamais reconnus comme des leurs : ces « juifs » et ceux qui y conduisirent leurs amis arabes sont en réalité ces “judéochrétiens” hérétiques, qui vous évoquiez à l’instant. Ils appartenaient à la secte de « nazaréens » dont on a déjà parlé à propos de la sourate 5, verset 82.
Je ne saisis pas encore l’ampleur de cette question d’un judéo-christianisme sectaire ou hérétique à l’origine de l’islam. Les traditions musulmanes ne présentent pas du tout La Mecque comme une ville ayant abrité une communauté juive.
Effectivement. Ils n’en venaient justement pas, pour plusieurs raisons péremptoires dont la plus immédiate est qu’ils venaient d’ailleurs : de Syrie. Car c’est là qu’avant l’Hégire, s’était jouée “la première partie de la carrière de Mahomet”, comme l’écrit si joliment Patricia Crone, qui démontre également et surtout beaucoup d’autres choses concernant La Mecque. Mais pour nous en tenir à la Syrie, c’est bien là qu’ont commencé l’endoctrinement et l’enrôlement des premiers Arabes, au cours de la génération qui a précédé Mahomet, c’est-à-dire au temps de son enfance. On pourrait encore aller voir les lieux où Mahomet a vécu, ils sont connus des géographes modernes et même de certains anciens, comme par exemple le lieu-dit “caravansérail des Qoréchites”, c’est-à-dire rien de moins que la base arrière de sa tribu, adonnée au commerce caravanier – Mahomet lui-même participa à ces caravanes, dans sa jeunesse, ainsi que les traditions nous l’indiquent sans qu’il existe la moindre raison d’en douter. Et sur une carte toponymique (voir à la page 278 du volume deux de mon ouvrage), vous pouvez repérer d’autres noms de lieux très significatifs également puisqu’on les retrouve à La Mecque : ce même nom, La Mecque justement, se trouve en Syrie ; de même Kaaba, ou encore Abou Qoubays – qui est le nom de la montagne renommée jouxtant La Mecque en Arabie -…
Est-ce que vous voulez dire qu’il y a eu plus tard un transfert vers La Mecque de ces appellations syriennes, dont le but aurait été d’occulter ce passé syrien et « juif » de la tribu de Mahomet, les Qoréchites ?
Oui, c’est bien ce qui est advenu plus tard ; Antoine Moussali avait déjà observé ce phénomène à propos du Coran, en parlant des manipulations subies par son texte et destinées elles aussi à effacer le passé.
Nous y reviendrons, mais restons-en à l’Hégire de 622 et à l’année 1 de l’entrée dans une ère qui, en toute logique, doit être nouvelle pour toute l’Humanité. Ce que la Bible appelle la « terre » et invite à conquérir, c’est seulement la Palestine. Quel rapport y a-t-il alors avec un programme de conquête qui viserait le monde entier ? Ce rapport tient précisément à l’idéologie des « nazaréens ». Ces derniers ne sont pas des « juifs » de l’Ancien Testament (qui auraient alors sept siècles de retard), mais d’ex-judéo-chrétiens bien de leur temps. Dans leur vision de l’Histoire, la reconquête de la Terre d’Israël est liée à la venue de l’Ère Nouvelle. Elle est une étape. Une étape indispensable au Salut. Régis Blachère a bien compris que cette « terre que Dieu vous a destinée » (S. V, 21) désigne la Palestine, et il en est ainsi 18 autres fois du mot « terre » dans le Coran. Et tel fut bien le but poursuivi par l’expédition des guerriers de Mahomet dès l’année 629, un fait connu des historiens mais habituellement passé sous silence dans les articles pour le grand public, alors qu’il s’agit de la seule donnée de la vie de Mahomet qui soit à la fois totalement sûre et bien datée. En cette année-là, à la tête de ses troupes, Mahomet est battu par les Byzantins (qui s’appelaient encore Romains) à l’est du Jourdain, à Mouta. C’est évidemment là qu’on l’attendait, puisque selon l’image biblique de la libération de la Terre, il faut nécessairement passer le Jourdain. C’est après sa mort c’est-à-dire seulement neuf ans plus tard que ‘Oumar entrera finalement dans Jérusalem, alors que le pays était déjà sous contrôle depuis quatre années – seule Jérusalem résistait encore. Pour tous ces gens, la prise de la Palestine et de la Ville apparaît alors comme le gage de la conquête du monde. Sophrone, le Patriarche de Jérusalem, l’avait bien compris puisqu’il écrivit en 634 déjà dans un sermon sur le baptême que les Arabes « se vantent de dominer le monde entier, en imitant leur chef continûment et sans retenue ». C’est une telle perspective, beaucoup plus large que celle de la seule Terre d’Israël, qui est exprimée dans la Sourate VII : « la terre appartient à Dieu, il en fait hériter qui il veut parmi ses créatures et le résultat appartient aux pieux » (v. 128).
Les croyances et les rites de l’Islam trahissent très clairement leur origine hébraïque. Rappelons qu’après la mort précoce de son père, Mahomet accompagna son oncle Abu Talib en Syrie durant sa jeunesse. Commerçant de profession, son père adoptif fréquenta de nombreux collègues juifs dans ce pays, ce qui suggère la grande affinité culturelle que pouvait entretenir le jeune Mahomet avec les mystères du judaïsme. De même les juifs s’avéraient nombreux dans les environs de la Mecque, ce nœud commercial important et prospère au VIIième siècle. Avant leur extermination par Mahomet, les juifs représentaient trois clans sur onze à Médine, ce qui illustre la présence persistance des juifs à cette époque dans l’Arabie méridionale.
A ses débuts, Mahomet admirait la religion juive pour son monothéisme. Il n’était pas le seul arabe dans ce cas, car le zoroastrisme d’origine perse et le christianisme diffusait largement en Arabie, convertissant de nombreux arabes païens à leurs conceptions monothéistes. Son intérêt pour le judaïsme le conduisit à récupérer les mythes juifs dans la genèse de sa nouvelle religion, bien que leur assemblage ultérieur dans le Coran ne suive ni d’ordre logique, ni d’ordre chronologique. D’ailleurs l’empressement à compiler sauvagement les récits hébraïques dénote le peu d’intérêt que ses héritiers musulmans accordaient à une réflexion profonde quant au sens caché des textes sacrés, peut-être inspirés par l’exemple même de Mahomet dont les récupérations bibliques avaient surtout une finalité politique.
Ce n’est que progressivement que Mahomet se détourna des juifs, déçus de leur manque d’enthousiasme pour ses prêches enflammés. Le choix initial de la direction de prière (la kiblah) pour Jérusalem (s.2, v.36) avant d’opter pour la Mecque traduit assez clairement cette défiance croissante envers les juifs. L’extermination de la tribu juive des Qurayza de Médine, à la suite d’une bataille avec les mecquois, marqua la funeste apogée de sa haine antisémite.
Malgré ce divorce consommé dans le sang, l’Islam ne constitue historiquement qu’une sorte de secte juive, bien que les apports païens, zoroastriens et chrétiens ne soient pas négligeables. Par exemple la plupart des personnages de l’ancien Testament sont cités dans le Coran, dont voici une liste non exhaustive avec leur équivalent islamisé :
Aaron = Harun – Elie = Ilyas – Jonas = Yunus
Abel = Habil – Gabriel = Jibril – Joseph = Yusuf
Abraham = Ibrahim – Goliath = Jalut – Joshua = Yusha
Adam = Adam – Isaac = Ishaq – Lot = Lut
Caïn = Quabil – Ismaël = Ismail – Moïse = Musa
David = Dawd – Jacob = Yacub – Noé = Nuh
A ces personnages correspondent des histoires bien connues du judaïsme :
Récit biblique = Références coraniques de la version islamisée
Aaron fait un veau = s.20, v.90
Abraham prêt à sacrifier son fils Ismaël = s.37, v.103
Abraham visité par les anges = s.11, v.69 ; s.15, v.52
Arche de Noé = s.11, v.40
Caïn et Abel = s.30
Chute d’Adam = s.7, v.24 ; s.2, v.35
Création du monde = s.13, v.3 ; s.16, v.3 ; s.35, v.1-12
Déluge = s.11, v.42 ; s.54, v.9 ; s.69, v.11
Jacob en Egypte = s.12, v.100
Jonas et la baleine = s.6, v.86 ; s.10, v.98 ; s.37, v.139 ; s.68, v.48
A ce niveau d’analyse, nous pouvons déjà démontrer rationnellement que le Coran n’a jamais été dicté par Dieu lui-même à Mahomet, ainsi que le croient les musulmans. En effet, la science moderne réfute catégoriquement la Création du monde en sept jours. De même, elle exclue l’existence hypothétique du Déluge sur toute la surface de la planète (bien que le Déluge puisse être le souvenir partiel d’invasion locale de terrains autrefois à sec par la mer, comme en Mer Noire), et les progrès en génétique prouvent que tous les hommes n’ont pu descendre de Noé sauvé sur son arche. Ces contes sont donc bel et bien les reliques de croyances anciennes et erronées, d’ailleurs souvent antérieures au judaïsme et d’origine mésopotamienne. Dans ces conditions, Dieu n’a pu révélé des événements qui ne se sont jamais produits, et qui n’existent que dans l’imagination des hommes. A moins que les musulmans osent affirmer que Dieu dit n’importe quoi sur le passé de l’humanité…
Notons que cette récupération des mythes fondateurs du judaïsme s’effectue en coupant de nombreux passages, rendant souvent incompréhensibles des versets. Il faut parfois se munir de la version hébraïque pour redonner un sens aux citations coraniques. Là encore, ce détail montre que Mahomet n’a pas daigné se relire dans la compilation du Coran, comme s’il avait surtout été pressé d’élaborer un recueil de bonnes paroles en vue de pressants besoins politiques.
De manière général, la copie ne peut prétendre rivaliser avec l’original, comme l’affirment franchement de nombreux spécialistes : « Ses personnages sont tous pareils et ils débitent les mêmes platitudes. Il aime les dialogues théâtraux, mais il a une conception limitée de la mise en scène et de l’action théâtrale. L’enchaînement logique des épisodes est fantaisiste et des détails importants, nécessaires à la compréhension du récit, sont fréquemment oubliés. Il ne peut s’empêcher de ressasser les mêmes histoires et il a un sens très limité de l’humour (…) La sourate s.11, v.27-51 donne un récit ennuyeux des aventures de Noé. Elle contient très peu de faits. Elle est composée de harangues uniformément lassantes qui se répètent sans inspiration et on a le sentiment qu’un contemporain de Noé, placé devant l’éventualité de passer quarante jours et quarante nuits dans l’arche, préfèrerait affronter le Déluge… », Torrey, « The Jewish Foundation of Islam », New York, 1933.
Enfin des passages maintes fois cités par les admirateurs de l’Islam ne constituent, là-encore, que des récupérations pures et simples d’écrits hébraïques. Ainsi ce verset où il est question du meurtre de l’humanité :
« C’est pour cause nous avons prescrit aux Enfants d’Israël que celui qui tue quelqu’un, à moins que ce ne soit pour un autre meurtre, ou pour violence dans le pays, est comme s’il avait tué tous les hommes, mais celui qui en sauve un, est comme s’il avait sauvé tous les hommes » (s.5, v.35).
Ce passage est en fait un plagiat dont l’original se trouve dans le Mishnah Sanhédrin des juifs.
L’influence capitale des samaritains
Mais parmi les différents courants du judaïsme, il semble que les samaritains, ces adeptes d’une branche juive ne reconnaissant que le Pentateuque, ait eu une influence déterminante dans la genèse de l’Islam. En effet les samaritains rejetaient la ville sainte de Jérusalem pour lui préférer le sanctuaire de Sichem, près du mont Garizim. Tout comme Mahomet imposant comme direction de prière, à la place de Jérusalem, la ville de la Mecque près du mont Hira. De même Sichem était étroitement associé à Adam et Abraham, comme l’est également la Mecque, et dans les deux sanctuaires une station d’Abraham était censée se trouver. Cette ressemblance troublante conduit le spécialiste de l’Islam Cook à affirmer :
« Le parallèle est remarquable. Tous deux présentent la même structure binaire d’une ville sainte étroitement associée à une proche montagne sainte. Le rite fondamental est un pèlerinage de la ville vers la montagne et dans chaque cas le sanctuaire est une fondation d’Abraham. Le pilier sur lequel Abraham sacrifia à Sichem trouve son équivalent dans le rukn (l’angle Yamani de la Kaaba) du sanctuaire mecquois. Finalement, le sanctuaire urbain est dans chaque cas intimement associé à la tombe d’un patriarche : Joseph pour les samaritains, Ismaël pour la Mecque ».
Au niveau du rite, des ressemblances troublantes apparaissent, telle la formule « Il n’ y a qu’un seul Dieu » récurrente dans les deux religions. Enfin les samaritains vénéraient particulièrement Moïse. Or Moïse conduisit son peuple hors de l’Egypte synonyme de servitude (Exode) avant de recevoir la Loi au Mont Sinaï. Exactement comme Mahomet fuyant la Mecque alors hostile (Hégire) et recevant ses révélations divines sur le Mont Hira. Ces coïncidences se résument dans le tableau suivant :
Moïse – Exode- Pentateuque – Mont Sinaï / Mont Gazirim- Sichem
Mahomet – Hégire- Coran- Mont Hira – La Mecque
Le judaïsme en général et la doctrine des samaritains en particulier sont donc indispensables pour une meilleure compréhension de l’Islam. Que Mahomet n’ait créé qu’une nouvelle secte juive de plus (et non une secte chrétienne, comme le pensent beaucoup de gens), cela ne fait aucun doute. D’autres influences religieuses, cependant, existent dans l’Islam.
Les autres influences religieuses : le zoroastrisme
Depuis des temps immémoriaux, la région du Proche Orient servit de terreau fertile à de nombreuses croyances religieuses, qu’il s’agisse de la révolution monothéiste initiée en Egypte par le pharaon Aménophis IV, de l’avènement du judaïsme avec Moïse traversant le Sinaï, ou encore le zoroastrisme qui essaima en Perse.
Fondé par un fils de prêtre païen répondant au nom de Zorastre plusieurs siècles avant notre ère, le zoroastrisme est une religion monothéiste qui croit en l’existence du dieu céleste Ahura-Mazda. Ce dieu unique est associé à la lumière, de sorte que les zoroastriens lui rendent hommage en adorant des feux. Zorastre aurait reçu cette nouvelle religion de l’ange Vohu-Manah (remarquez le parallèle avec l’ange Gabriel de l’Islam) avant de convertir le roi Vishtapa, père de Darius I le Grand. Tout comme le Allah des musulmans, Ahura-Mazda aurait expressément demandé à Zoroastre de lutter vigoureusement contre le polythéisme. Précisons que les concepts hébraïques de la Genèse, d’Adam et Eve, du Déluge se retrouvent dans le zoroastrisme, reliques de très anciens mythes mésopotamiens.
Sur le plan historique, la victoire des musulmans sur les perses sassanides en 636 contribua à la mise en relation directe de l’Islam avec le zoroastrisme. A cette époque de cristallisation progressive du Coran dont la version définitive n’apparaît que bien plus tard, une pénétration des dogmes musulmans par les concepts zoroastriens s’est nécessairement effectuée. N’oublions pas que les musulmans ne s’étaient pas privé d’emprunter au judaïsme nombre de leurs croyances et rites, de sorte que leur réceptivité au zoroastrisme ait déjà un précédent. Argument plus convaincant encore, il faut imaginer l’intrusion des arabes grossièrement barbares et analphabètes dans cette zone de haute culture et de raffinement qu’est la Perse. Ce changement de décor a dû fortement impressionner ces nomades descendus de leurs montagnes désertiques, favorisant leur perméabilité culturelle aux croyances zoroastriennes.
Or l’influence du zoroastrisme perse sur l’Islam est évidente, notamment dans le nombre de prières quotidiennes que doit effectuer le fidèle musulman, ou encore la croyance eschatologique en le mizan, ou plateau sur lequel les âmes des morts sont jugées (Coran : s.21, v.47). D’ailleurs le Coran place les zoroastriens au même niveau que les juifs, les sabéens et les chrétiens.
Selon la tradition musulmane, l’âme du défunt doit emprunter un pont fin et tranchant comme une lame pour accéder au paradis. Les justes le franchissent avec succès, les injustes trébuchent et tombent en enfer. Cette idée se retrouve dans le zoroastrisme, et sa trace ressurgit même chez les hindous, du fait des influences croisées que nourrirent les peuples perses et indiens.
Autre exemple, les houris réservées aux guerriers supposés méritants de l’Islam, ou vierges célestes offertes à leurs fantasmes sexuels, suggèrent une ascendance zoroastrienne. Dans le zoroastrisme en effet, les anges sont de sexe féminin, et on imagine sans mal la confusion mentale qu’a dû opéré ces créatures charmantes sur ces barbares conquérants loin de leur foyer, en cette Mésopotamie heureuse où tout respire sexe et volupté…
Le substrat païen
De nombreux rites, coutumes, croyances musulmans découlent directement d’un fort substrat païen. Le pèlerinage à la Mecque et ses révolutions autour de la kebba reprennent un ancien culte païen, la pierre noire embrassée par les pèlerins représente en fait une idole archaïque, et même le nom d’Allah correspond à une antique divinité adorée chez les arabes du nord, de sorte que le doute subsiste quant aux croyances idolâtres de Mahomet (voir dans ce site : L’origine païenne de l’Islam). De même le chant du muezzin est d’origine animiste. Les djinns, ou esprits de la nature, demeurent récurrents dans le Coran. Ce terme signifie « voilé, caché, obscure » et traduit la crainte qu’éprouvaient les arabes païens à l’encontre de ces esprits supposés malfaisants. Mahomet croyait personnellement aux djinns (s.37, v.158), preuve de la persistance de ses mœurs assez frustres malgré son monothéisme affiché. Soulignons que la sourate 72 s’intitule « le djinn ». Or ce détail présente une importance capitale, car si vraiment le Coran a été réellement révélé par Dieu, alors il faut se rendre à l’évidence que Dieu est païen lui aussi., et que Dieu lui-même croit aux djinns… D’ailleurs l’Islam reconnaît sans rire l’existence de ces êtres aussi folkloriques que les sept nains ou les schtroumpfs.
L’apport parcellaire du Christianisme
A l’inverse, Mahomet semble ignorer la profondeur du message chrétien. Sa notion de la Trinité demeure confuse, car il place Marie à la place de l’Esprit Saint. Naturellement Mahomet dénonce le concept de la Trinité qu’il considère comme la coexistence de trois dieux différents, sans savoir qu’il s’agit en fait de la triple manifestation de la même personne. Par ailleurs Mahomet commet de nombreuses erreurs, notamment en confondant Marie, mère de Jésus, et Miriam, sœur de Moïse et d’Aaron. Sa connaissance du christianisme s’avère très approximative et parcellaire. En réalité ses sources semblent provenir de chrétiens hérétiques ou apocryphes, alors assez nombreux dans la péninsule arabique et le Croissant Fertile. Par exemple Mahomet nie la crucifixion de Jésus (s.4, v.157), exactement comme le pensaient certaines sectes chrétiennes. De nombreux passages apocryphes, ainsi la boue changée en oiseau (s.5, v.110) ou la Table Servie aux disciples (s.5, v.112-115), apparaissent dans le Coran. Nous le constatons une nouvelle fois, ce qui semble une originalité théologique de Mahomet n’apparaît que comme une réminiscence de paroles entendues durant son voyage en Syrie ou ailleurs.
En 1955 le célèbre théologien dominicain, le Père Théry (1), sous le pseudonyme de Hanna Zakarias, publiait “De Moïse à Mohammed”, deux gros volumes réunis par la suite en un seul “Vrai Mohammed et faux Coran” (2), dans lequel il étudiait de manière approfondie la question des origines de l’Islam.
Dans le présent article j’essayerai de résumer et d’illustrer les thèses contenues dans ses livres, les corroborant aussi par d’autres études sérieuses et en me renforçant de l’avis d’un célèbre orientaliste de l’Université de Turin.
Les textes du Père Théry ne se trouvent plus dans le commerce, mais l’essentiel de sa thèse a été repris par l’abbé J. Bertuel, dont l’oeuvre est encore disponible dans les librairies françaises (3). Bonnet-Eymard écrit du Père Théry qu’il «doit être considéré comme le fondateur de l’“exégèse scientifique” du Coran…, bien qu’il demeure… le grand absent de toutes les bibliographies. Il est certain que l’anonymat [ou le pseudonyme de H. Zakarias n.d.r.] et l’édition privée, voulus pour ne pas exposer à de terribles représailles les religieux et les prêtres travaillant en terre d’Islam, ont desservi son oeuvre. Publié sous le vrai nom de son auteur, médiéviste honorablement connu dans le monde de la recherche scientifique, elle n’eût sans doute pas joui d’un accueil plus favorable de la part des islamisants, mais elle les eût forcés à controverser à visage découvert. Feignant d’ignorer l’identité de Hanna Zakarias qui, très rapidement, ne fut plus un secret pour personne, ils purent le présenter, sans risque, “de bouche à oreille, comme un bluffeur et un ignorant; le mépris de l’auteur rejaillissait évidemment sur son oeuvre”» (4). Ce ne fut seulement qu’en 1960 (5), un an après sa mort, que la revue des dominicains de Rome Angelicum leva officiellement l’anonymat sur l’oeuvre de Théry, en résumant de manière concise mais avec exactitude le contenu des deux premiers volumes (6).
Les conclusions auxquelles parvient l’éminent théologien et historien dominicain peuvent être résumées ainsi:
1) L’Islam est seulement la religion juive postmessianique, expliquée aux arabes par un rabbin.
2) Mahomet n’a jamais été inspiré par Dieu. Il se convertit au Judaïsme talmudique, poussé par sa femme Khadidja, juive de naissance, et aidé par son maître, le rabbin de La Mecque, à réaliser son projet de judaïsation de l’Arabie.
3) Le Coran a été composé et rédigé par le rabbin de La Mecque et Mahomet était seulement un “prosélyte de la porte”.
4) Le Coran primitif (traduction et abrégé arabe du Pentateuque de Moïse) a été rédigé par un rabbin juif, mais après Mahomet fut perdu (VIIème s.). L’actuel Coran ne contient plus, comme le premier, la traduction et l’adaptation de l’histoire sacrée d’Israël; c’est seulement un livre d’anecdotes, d’histoires, presque une sorte de rapport dressé par l’auteur lui-même sur ses affaires apostoliques, qu’il aurait fallu appeler plus correctement “Les Actes de l’Islam”. Ces “Actes” constituent la seule source authentique qui nous permettent de connaître les origines de l’Islam, c’est-àdire en substance la judaïsation de l’Arabie, dont le rabbin de La Mecque, Mahomet et sa femme Khadidja furent les premiers auteurs.
Seule l’étude critique des “Actes de l’Islam” (ou actuel Coran) peut nous fournir une base solide pour une reconstruction des origines de l’Islam, c’est-à-dire de la conversion de l’Arabie au Judaïsme talmudique. Les juifs étaient présents en Arabie et habitaient dans les différents oasis du désert arabique et dans les trois cités de Médine, La Mecque et Taif. Ils étaient particulièrement nombreux à Médine (plus de la moitié de la population). Les chrétiens étaient moins nombreux que les juifs, mais n’étaient pas des catholiques romains; ils appartenaient au contraire à des sectes hérétiques, telles que le Jacobisme et le Nestorianisme, et au Christianisme d’Abyssinie, fortement mélangé d’éléments juifs.
5) Les “Actes de l’Islam”, justement parce qu’écrits par un rabbin, sont essentiellement antichrétiens. Les musulmans ne sont rien d’autre que des arabes convertis au Judaïsme talmudique à partir du VIIème siècle.
L’homme n’a jamais aimé le genre humain en bloc, races, religions et cultures, mais seulement ceux qu’il reconnaît pour siens, ceux de son clan, si vaste soit-il.
L’islam n’est qu’une hérésie judéo-talmudique apportée par les ébionites ( judéo-nazaréens )
qui n’attendaient pas un Messie glorieux et divin qui spiritualiserait totalement la thora tout en l’accomplissant, mais un messie totalement humain et vengeur , qui délivrerait les juifs de la domination romaine par le conflit armé.
D’ailleurs , on peut classer les ébionites parmi les zélotes.
Voyant leurs plans échouer, les ébionites essayèrent de dresser les juifs et les chrétiens contre les romains et échouèrent.
Les ébionites s’attirèrent les foudres des juifs traditionalistes, car ils ne pratiquaient plus le judaisme, mais furent également rejetés par les chrétiens, du fait que les judéo-nazaréens ne croyaient ni en la divinité du Christ, ni en sa mort et sa résurrection.
Les ébionites commencèrent à vouer une haine farouche envers les juifs et les chrétiens , et cela transparait dans le coran et les hadiths.
Résumé: l’islam n’est que du judaisme arabisé et dévoyé.
Le Père Gabriel Théry, qui fut le premier a étayé cette thèse d’une origine juive de l’islam, était un théologien et auteur religieux de l’Ordre des Prêcheurs.
Né en 1891, décédé en 1959, il a publié sous le pseudonyme Hanna Zakarias.
Il fonda en 1926 avec Étienne Gilson les Archives d’Histoire Doctrinale et Littéraire du Moyen Âge (AHDLMA)
Le judaïsme a vis-à-vis du christianisme une haine viscérale, doublée d’ignorance. Les persécutions des juifs par les chrétiens ont évidemment renforcé cette attitude, mais elles ne l’ont pas du tout créée. Elle remonte aux temps où le christianisme était encore faible et lui-même persécuté (entre autres par les Juifs), et elle a été exprimée par des juifs qui ne subirent jamais les persécutions des chrétiens, ou même bénéficièrent
de leur aide. Ainsi Maïmonide, fuyant les persécutions musulmanes lancées par les Almohades, trouva un premier refuge dans le royaume croisé de Jérusalem, mais cela ne changea rien à ses opinions. Cette attitude profondément négative
a deux sources principales :
1) La haine de Jésus et les calomnies lancées contre lui. Il faut bien sûr distinguer la position traditionnelle du judaïsme
à propos de Jésus des controverses absurdes entre antisémites et apologistes juifs sur les « responsables » de sa
mise à mort. La plupart des spécialistes modernes de cette période admettent que, vu l’absence de témoignages contemporains
authentiques, vu la composition tardive des Évangiles et leurs contradictions, il n’est pas possible d’arriver à une connaissance historique précise des circonstances de l’exécution de Jésus. Quoi qu’il en soit, l’idée d’une culpabilité collective et héréditaire est à la fois méchante et absurde. Cependant, ce qui nous intéresse ici, ce n’est pas la réalité
des faits concernant Jésus : ce sont les récits fantaisistes et diffamatoires colportés par le Talmud et la littérature talmudique – auxquels les juifs ont ajouté foi jusqu’au XIXè siècle et que beaucoup continuent encore de croire, notamment en Israël. En effet, ces pseudo-récits ont dans une large mesure déterminé l’attitude hostile des juifs à l’égard du christianisme.
Selon le Talmud, Jésus a été condamné et exécuté par un vrai tribunal rabbinique, pour idolâtrie, incitation des juifs à l’idolâtrie et outrage aux autorités rabbiniques. TOUTES LES SOURCES JUIVES CLASSIQUES QUI SIGNALENT SON EXÉCUTION EN REVENDIQUENT HAUTEMENT LA RESPONSABILITÉ ET S’EN RÉJOUISSENT ; DANS
LA RELATION TALMUDIQUE DE CES ÉVÉNEMENTS LES ROMAINS NE SONT MÊME PAS MENTIONNÉS.
Les récits plus populaires – qui étaient pris néanmoins tout à fait au sérieux – tel que le Toldot Yeshu, de triste renommée,sont encore plus malveillants, puisqu’ils ajoutent aux crimes susdits celui de sorcellerie. Le nom même de « Jésus »devint pour les juifs un symbole de toutes les abominations possibles, et cette tradition populaire n’a pas du tout
disparu (la forme hébraïque du nom de Jésus – Yéshu – a été interprétée comme le monogramme de la malédiction « que son nom et sa mémoire soit anéantis », une des formules les plus offensantes qui soit. Ainsi, les juifs orthodoxes antisionistes,
comme Netureï Qarta, disent parfois « Herzl Jésus », pour désigner le fondateur du sionisme, et j’ai trouvédans des textes des sionistes religieux des expressions telles que « Nasser Jésus » et, plus récemment, « Arafat Jésus »). Les
Évangiles aussi sont l’objet d’une haine féroce, et il n’est pas permis de les citer (et a fortiori de les enseigner),
même dans les écoles juives israéliennes actuelles.
2) Le fait que pour des raisons théologiques (fondées pour la plupart sur l’ignorance), l’enseignement rabbinique classe le christianisme parmi les religions idolâtres. Cette conception repose sur une INTERPRÉTATION SOMMAIRE DES DOGMES CHRÉTIENS DE LA TRINITÉ ET DE L’INCARNATION. De même, tous les emblèmes des chrétiens, toutes leurs représentations picturales, etc. sont considérés comme autant d’ »idoles » – y compris par ces juifs superstitieux qui adorent littéralement des rouleaux, des pierres, ou des objets ayant appartenu à leurs « Saints Hommes ».
L’islam, en revanche, jouit d’une relative clémence. Certes le judaïsme classique traite invariablement Mahomet de « fou » (meshugga), mais cette épithète est bien moins injurieuse qu’il n’y peut sembler aujourd’hui, et en tout cas elle est bien anodine auprès des termes orduriers appliqués à Jésus. De même, le Coran – contrairement au Nouveau
Testament – n’est pas à jeter au feu…
Entretien avec Edouard-Marie Gallez sur les origines de l’Islam
jeudi 23 novembre 2006.
La question des origines de l’islam est une question tabou. Aussi curieux que cela puisse paraître, les chercheurs occidentaux, même marxistes ou athées, s’en sont tenus souvent à la légende musulmane d’un Mahomet, qui, partant de Jérusalem, est monté au ciel pour aller chercher le Coran avant de revenir en Arabie sur la jument ailée, qui lui avait déjà servi de moyen de transport à l’aller. Edouard-Marie Gallez vient de soutenir une longue thèse (1000 pages) où il fait le point de tout ce que la recherche vraiment scientifique sait des origines de l’Islam mais aussi sur les textes de la mer Morte (Le Messie et son prophète. Aux origines de l’Islam, 2 tomes, éditions de Paris, 2005, tome 1 : De Qumrân à Muhammad, 524 pages/tome 2 : du Muhammad des Califes au Muhammad de l’histoire, 582 pages). Il propose, après plusieurs grands chercheurs, d’explorer de manière systématique la piste de l’origine judéo-chrétienne de l’Islam. De recoupements en découvertes, on peut dire que son travail s’impose à la considération de toute la communauté scientifique.
Plusieurs chercheurs évoquent les origines judéo-chrétiennes de l’islam…
La qualification de « judéo-chrétienne » pour cette « secte » est abusive : il faudrait parler d’une « secte ex-judéo-chrétienne », car c’est dans un contexte de rupture que se situe son rapport avec le judéo-christianisme originel. J’ai tenté de décrire le mieux possible cette secte, qui, depuis des siècles, axait sa vision du monde et du salut sur le retour du Messie ; les textes trouvés dans les grottes de la mer Morte contribuent fortement à cette compréhension. Il s’agissait d’un retour matériel, d’un avènement politique du Messie, non d’une Venue dans la gloire comme la foi chrétienne l’enseigne…
Nous allons revenir tout à l’heure sur cette secte apocalyptique, à laquelle votre travail confère, patiemment, sa véritable physionomie, pour mieux éclairer l’origine de l’Islam. Mais quel est le but de celui que nous appelons Mahomet, déformation de l’arabe Muhammad en passant par le turc ? Est-il vraiment conscient de fonder une religion ?
Pour cela, il aurait fallu qu’une religion nouvelle ait été fondée ! La question de l’Hégire permet d’entrevoir immédiatement ce qui s’est passé. L’Hégire ou Émigration à l’oasis de Yathrib situé en plein désert est un événement très significatif de la vie du Mahomet historique. On sait que, très rapidement, cette année-là – 622 semble-t-il – a été tenue pour l’an 1 du calendrier du groupe formé autour de Mahomet (ou plutôt du groupe dont il était lui-même un membre). Or, la fondation d’un nouveau calendrier absolu ne s’explique jamais que par la conscience de commencer une Ère Nouvelle, et cela dans le cadre d’une vision de l’Histoire. Quelle ère nouvelle ? D’après les explications musulmanes actuelles, cette année 1 se fonderait sur une défaite et une fuite de Mahomet, parti se réfugier loin de La Mecque. Mais comment une fuite peut-elle être sacralisée jusqu’à devenir la base de tout un édifice chronologique et religieux ? Cela n’a pas de sens. Si Mahomet est bien arrivé à Yathrib – qui sera renommé plus tard Médine – en 622, ce ne fut pas seulement avec une partie de la tribu des Qoréchites, mais avec ceux pour qui le repli au désert rappelait justement un glorieux passé et surtout la figure de la promesse divine. Alors, le puzzle des données apparemment incohérentes prend forme, ainsi que Michaël Cook et d’autres l’on entrevu. Le désert est le lieu où Dieu forme le peuple qui doit aller libérer la terre, au sens de ce verset : « Ô mon peuple, entrez dans la terre que Dieu vous a destinée » (Coran V, 21). Nous sommes ici dans la vision de l’histoire dont le modèle de base est constitué par le récit biblique de l’Exode, lorsque le petit reste d’Israël préparé par Dieu au désert est appelé à conquérir la terre, c’est-à-dire la Palestine selon la vision biblique. Telle est la vision qu’avaient ceux qui accompagnaient et en fait qui dirigeaient Mahomet et les autres Arabes vers Yathrib en 622. Et voilà pourquoi une année 1 y est décrétée : le salut est en marche. Dans l’oasis de Yathrib d’ailleurs, la plupart des sédentaires sont des « juifs » aux dires mêmes des traditions islamiques. Et pourtant les traditions rabbiniques ne les ont jamais reconnus comme des leurs : ces « juifs » et ceux qui y conduisirent leurs amis arabes sont en réalité ces “judéochrétiens” hérétiques, qui vous évoquiez à l’instant. Ils appartenaient à la secte de « nazaréens » dont on a déjà parlé à propos de la sourate 5, verset 82.
Je ne saisis pas encore l’ampleur de cette question d’un judéo-christianisme sectaire ou hérétique à l’origine de l’islam. Les traditions musulmanes ne présentent pas du tout La Mecque comme une ville ayant abrité une communauté juive.
Effectivement. Ils n’en venaient justement pas, pour plusieurs raisons péremptoires dont la plus immédiate est qu’ils venaient d’ailleurs : de Syrie. Car c’est là qu’avant l’Hégire, s’était jouée “la première partie de la carrière de Mahomet”, comme l’écrit si joliment Patricia Crone, qui démontre également et surtout beaucoup d’autres choses concernant La Mecque. Mais pour nous en tenir à la Syrie, c’est bien là qu’ont commencé l’endoctrinement et l’enrôlement des premiers Arabes, au cours de la génération qui a précédé Mahomet, c’est-à-dire au temps de son enfance. On pourrait encore aller voir les lieux où Mahomet a vécu, ils sont connus des géographes modernes et même de certains anciens, comme par exemple le lieu-dit “caravansérail des Qoréchites”, c’est-à-dire rien de moins que la base arrière de sa tribu, adonnée au commerce caravanier – Mahomet lui-même participa à ces caravanes, dans sa jeunesse, ainsi que les traditions nous l’indiquent sans qu’il existe la moindre raison d’en douter. Et sur une carte toponymique (voir à la page 278 du volume deux de mon ouvrage), vous pouvez repérer d’autres noms de lieux très significatifs également puisqu’on les retrouve à La Mecque : ce même nom, La Mecque justement, se trouve en Syrie ; de même Kaaba, ou encore Abou Qoubays – qui est le nom de la montagne renommée jouxtant La Mecque en Arabie -…
Est-ce que vous voulez dire qu’il y a eu plus tard un transfert vers La Mecque de ces appellations syriennes, dont le but aurait été d’occulter ce passé syrien et « juif » de la tribu de Mahomet, les Qoréchites ?
Oui, c’est bien ce qui est advenu plus tard ; Antoine Moussali avait déjà observé ce phénomène à propos du Coran, en parlant des manipulations subies par son texte et destinées elles aussi à effacer le passé.
Nous y reviendrons, mais restons-en à l’Hégire de 622 et à l’année 1 de l’entrée dans une ère qui, en toute logique, doit être nouvelle pour toute l’Humanité. Ce que la Bible appelle la « terre » et invite à conquérir, c’est seulement la Palestine. Quel rapport y a-t-il alors avec un programme de conquête qui viserait le monde entier ? Ce rapport tient précisément à l’idéologie des « nazaréens ». Ces derniers ne sont pas des « juifs » de l’Ancien Testament (qui auraient alors sept siècles de retard), mais d’ex-judéo-chrétiens bien de leur temps. Dans leur vision de l’Histoire, la reconquête de la Terre d’Israël est liée à la venue de l’Ère Nouvelle. Elle est une étape. Une étape indispensable au Salut. Régis Blachère a bien compris que cette « terre que Dieu vous a destinée » (S. V, 21) désigne la Palestine, et il en est ainsi 18 autres fois du mot « terre » dans le Coran. Et tel fut bien le but poursuivi par l’expédition des guerriers de Mahomet dès l’année 629, un fait connu des historiens mais habituellement passé sous silence dans les articles pour le grand public, alors qu’il s’agit de la seule donnée de la vie de Mahomet qui soit à la fois totalement sûre et bien datée. En cette année-là, à la tête de ses troupes, Mahomet est battu par les Byzantins (qui s’appelaient encore Romains) à l’est du Jourdain, à Mouta. C’est évidemment là qu’on l’attendait, puisque selon l’image biblique de la libération de la Terre, il faut nécessairement passer le Jourdain. C’est après sa mort c’est-à-dire seulement neuf ans plus tard que ‘Oumar entrera finalement dans Jérusalem, alors que le pays était déjà sous contrôle depuis quatre années – seule Jérusalem résistait encore. Pour tous ces gens, la prise de la Palestine et de la Ville apparaît alors comme le gage de la conquête du monde. Sophrone, le Patriarche de Jérusalem, l’avait bien compris puisqu’il écrivit en 634 déjà dans un sermon sur le baptême que les Arabes « se vantent de dominer le monde entier, en imitant leur chef continûment et sans retenue ». C’est une telle perspective, beaucoup plus large que celle de la seule Terre d’Israël, qui est exprimée dans la Sourate VII : « la terre appartient à Dieu, il en fait hériter qui il veut parmi ses créatures et le résultat appartient aux pieux » (v. 128).
Suite :
http://enfant-prodigue.com/spip/spip.php?article360
Les croyances et les rites de l’Islam trahissent très clairement leur origine hébraïque. Rappelons qu’après la mort précoce de son père, Mahomet accompagna son oncle Abu Talib en Syrie durant sa jeunesse. Commerçant de profession, son père adoptif fréquenta de nombreux collègues juifs dans ce pays, ce qui suggère la grande affinité culturelle que pouvait entretenir le jeune Mahomet avec les mystères du judaïsme. De même les juifs s’avéraient nombreux dans les environs de la Mecque, ce nœud commercial important et prospère au VIIième siècle. Avant leur extermination par Mahomet, les juifs représentaient trois clans sur onze à Médine, ce qui illustre la présence persistance des juifs à cette époque dans l’Arabie méridionale.
A ses débuts, Mahomet admirait la religion juive pour son monothéisme. Il n’était pas le seul arabe dans ce cas, car le zoroastrisme d’origine perse et le christianisme diffusait largement en Arabie, convertissant de nombreux arabes païens à leurs conceptions monothéistes. Son intérêt pour le judaïsme le conduisit à récupérer les mythes juifs dans la genèse de sa nouvelle religion, bien que leur assemblage ultérieur dans le Coran ne suive ni d’ordre logique, ni d’ordre chronologique. D’ailleurs l’empressement à compiler sauvagement les récits hébraïques dénote le peu d’intérêt que ses héritiers musulmans accordaient à une réflexion profonde quant au sens caché des textes sacrés, peut-être inspirés par l’exemple même de Mahomet dont les récupérations bibliques avaient surtout une finalité politique.
Ce n’est que progressivement que Mahomet se détourna des juifs, déçus de leur manque d’enthousiasme pour ses prêches enflammés. Le choix initial de la direction de prière (la kiblah) pour Jérusalem (s.2, v.36) avant d’opter pour la Mecque traduit assez clairement cette défiance croissante envers les juifs. L’extermination de la tribu juive des Qurayza de Médine, à la suite d’une bataille avec les mecquois, marqua la funeste apogée de sa haine antisémite.
Malgré ce divorce consommé dans le sang, l’Islam ne constitue historiquement qu’une sorte de secte juive, bien que les apports païens, zoroastriens et chrétiens ne soient pas négligeables. Par exemple la plupart des personnages de l’ancien Testament sont cités dans le Coran, dont voici une liste non exhaustive avec leur équivalent islamisé :
Aaron = Harun – Elie = Ilyas – Jonas = Yunus
Abel = Habil – Gabriel = Jibril – Joseph = Yusuf
Abraham = Ibrahim – Goliath = Jalut – Joshua = Yusha
Adam = Adam – Isaac = Ishaq – Lot = Lut
Caïn = Quabil – Ismaël = Ismail – Moïse = Musa
David = Dawd – Jacob = Yacub – Noé = Nuh
A ces personnages correspondent des histoires bien connues du judaïsme :
Récit biblique = Références coraniques de la version islamisée
Aaron fait un veau = s.20, v.90
Abraham prêt à sacrifier son fils Ismaël = s.37, v.103
Abraham visité par les anges = s.11, v.69 ; s.15, v.52
Arche de Noé = s.11, v.40
Caïn et Abel = s.30
Chute d’Adam = s.7, v.24 ; s.2, v.35
Création du monde = s.13, v.3 ; s.16, v.3 ; s.35, v.1-12
Déluge = s.11, v.42 ; s.54, v.9 ; s.69, v.11
Jacob en Egypte = s.12, v.100
Jonas et la baleine = s.6, v.86 ; s.10, v.98 ; s.37, v.139 ; s.68, v.48
Jugement de Salomon = s.21, v.78
La manne et les cailles = s.7, v.160 ; s.20, v.82
Louange de David à Dieu = s.34 , v.10
Moïse frappe le rocher = s.7, v.160
Pharaon = s.2, v.46 ; s.10, v.76 ; s.40, v.38 ; s.43, v.45
Reine de Saba = s.27, v.72
A ce niveau d’analyse, nous pouvons déjà démontrer rationnellement que le Coran n’a jamais été dicté par Dieu lui-même à Mahomet, ainsi que le croient les musulmans. En effet, la science moderne réfute catégoriquement la Création du monde en sept jours. De même, elle exclue l’existence hypothétique du Déluge sur toute la surface de la planète (bien que le Déluge puisse être le souvenir partiel d’invasion locale de terrains autrefois à sec par la mer, comme en Mer Noire), et les progrès en génétique prouvent que tous les hommes n’ont pu descendre de Noé sauvé sur son arche. Ces contes sont donc bel et bien les reliques de croyances anciennes et erronées, d’ailleurs souvent antérieures au judaïsme et d’origine mésopotamienne. Dans ces conditions, Dieu n’a pu révélé des événements qui ne se sont jamais produits, et qui n’existent que dans l’imagination des hommes. A moins que les musulmans osent affirmer que Dieu dit n’importe quoi sur le passé de l’humanité…
Notons que cette récupération des mythes fondateurs du judaïsme s’effectue en coupant de nombreux passages, rendant souvent incompréhensibles des versets. Il faut parfois se munir de la version hébraïque pour redonner un sens aux citations coraniques. Là encore, ce détail montre que Mahomet n’a pas daigné se relire dans la compilation du Coran, comme s’il avait surtout été pressé d’élaborer un recueil de bonnes paroles en vue de pressants besoins politiques.
De manière général, la copie ne peut prétendre rivaliser avec l’original, comme l’affirment franchement de nombreux spécialistes : « Ses personnages sont tous pareils et ils débitent les mêmes platitudes. Il aime les dialogues théâtraux, mais il a une conception limitée de la mise en scène et de l’action théâtrale. L’enchaînement logique des épisodes est fantaisiste et des détails importants, nécessaires à la compréhension du récit, sont fréquemment oubliés. Il ne peut s’empêcher de ressasser les mêmes histoires et il a un sens très limité de l’humour (…) La sourate s.11, v.27-51 donne un récit ennuyeux des aventures de Noé. Elle contient très peu de faits. Elle est composée de harangues uniformément lassantes qui se répètent sans inspiration et on a le sentiment qu’un contemporain de Noé, placé devant l’éventualité de passer quarante jours et quarante nuits dans l’arche, préfèrerait affronter le Déluge… », Torrey, « The Jewish Foundation of Islam », New York, 1933.
Enfin des passages maintes fois cités par les admirateurs de l’Islam ne constituent, là-encore, que des récupérations pures et simples d’écrits hébraïques. Ainsi ce verset où il est question du meurtre de l’humanité :
« C’est pour cause nous avons prescrit aux Enfants d’Israël que celui qui tue quelqu’un, à moins que ce ne soit pour un autre meurtre, ou pour violence dans le pays, est comme s’il avait tué tous les hommes, mais celui qui en sauve un, est comme s’il avait sauvé tous les hommes » (s.5, v.35).
Ce passage est en fait un plagiat dont l’original se trouve dans le Mishnah Sanhédrin des juifs.
L’influence capitale des samaritains
Mais parmi les différents courants du judaïsme, il semble que les samaritains, ces adeptes d’une branche juive ne reconnaissant que le Pentateuque, ait eu une influence déterminante dans la genèse de l’Islam. En effet les samaritains rejetaient la ville sainte de Jérusalem pour lui préférer le sanctuaire de Sichem, près du mont Garizim. Tout comme Mahomet imposant comme direction de prière, à la place de Jérusalem, la ville de la Mecque près du mont Hira. De même Sichem était étroitement associé à Adam et Abraham, comme l’est également la Mecque, et dans les deux sanctuaires une station d’Abraham était censée se trouver. Cette ressemblance troublante conduit le spécialiste de l’Islam Cook à affirmer :
« Le parallèle est remarquable. Tous deux présentent la même structure binaire d’une ville sainte étroitement associée à une proche montagne sainte. Le rite fondamental est un pèlerinage de la ville vers la montagne et dans chaque cas le sanctuaire est une fondation d’Abraham. Le pilier sur lequel Abraham sacrifia à Sichem trouve son équivalent dans le rukn (l’angle Yamani de la Kaaba) du sanctuaire mecquois. Finalement, le sanctuaire urbain est dans chaque cas intimement associé à la tombe d’un patriarche : Joseph pour les samaritains, Ismaël pour la Mecque ».
Au niveau du rite, des ressemblances troublantes apparaissent, telle la formule « Il n’ y a qu’un seul Dieu » récurrente dans les deux religions. Enfin les samaritains vénéraient particulièrement Moïse. Or Moïse conduisit son peuple hors de l’Egypte synonyme de servitude (Exode) avant de recevoir la Loi au Mont Sinaï. Exactement comme Mahomet fuyant la Mecque alors hostile (Hégire) et recevant ses révélations divines sur le Mont Hira. Ces coïncidences se résument dans le tableau suivant :
Moïse – Exode- Pentateuque – Mont Sinaï / Mont Gazirim- Sichem
Mahomet – Hégire- Coran- Mont Hira – La Mecque
Le judaïsme en général et la doctrine des samaritains en particulier sont donc indispensables pour une meilleure compréhension de l’Islam. Que Mahomet n’ait créé qu’une nouvelle secte juive de plus (et non une secte chrétienne, comme le pensent beaucoup de gens), cela ne fait aucun doute. D’autres influences religieuses, cependant, existent dans l’Islam.
Les autres influences religieuses : le zoroastrisme
Depuis des temps immémoriaux, la région du Proche Orient servit de terreau fertile à de nombreuses croyances religieuses, qu’il s’agisse de la révolution monothéiste initiée en Egypte par le pharaon Aménophis IV, de l’avènement du judaïsme avec Moïse traversant le Sinaï, ou encore le zoroastrisme qui essaima en Perse.
Fondé par un fils de prêtre païen répondant au nom de Zorastre plusieurs siècles avant notre ère, le zoroastrisme est une religion monothéiste qui croit en l’existence du dieu céleste Ahura-Mazda. Ce dieu unique est associé à la lumière, de sorte que les zoroastriens lui rendent hommage en adorant des feux. Zorastre aurait reçu cette nouvelle religion de l’ange Vohu-Manah (remarquez le parallèle avec l’ange Gabriel de l’Islam) avant de convertir le roi Vishtapa, père de Darius I le Grand. Tout comme le Allah des musulmans, Ahura-Mazda aurait expressément demandé à Zoroastre de lutter vigoureusement contre le polythéisme. Précisons que les concepts hébraïques de la Genèse, d’Adam et Eve, du Déluge se retrouvent dans le zoroastrisme, reliques de très anciens mythes mésopotamiens.
Sur le plan historique, la victoire des musulmans sur les perses sassanides en 636 contribua à la mise en relation directe de l’Islam avec le zoroastrisme. A cette époque de cristallisation progressive du Coran dont la version définitive n’apparaît que bien plus tard, une pénétration des dogmes musulmans par les concepts zoroastriens s’est nécessairement effectuée. N’oublions pas que les musulmans ne s’étaient pas privé d’emprunter au judaïsme nombre de leurs croyances et rites, de sorte que leur réceptivité au zoroastrisme ait déjà un précédent. Argument plus convaincant encore, il faut imaginer l’intrusion des arabes grossièrement barbares et analphabètes dans cette zone de haute culture et de raffinement qu’est la Perse. Ce changement de décor a dû fortement impressionner ces nomades descendus de leurs montagnes désertiques, favorisant leur perméabilité culturelle aux croyances zoroastriennes.
Or l’influence du zoroastrisme perse sur l’Islam est évidente, notamment dans le nombre de prières quotidiennes que doit effectuer le fidèle musulman, ou encore la croyance eschatologique en le mizan, ou plateau sur lequel les âmes des morts sont jugées (Coran : s.21, v.47). D’ailleurs le Coran place les zoroastriens au même niveau que les juifs, les sabéens et les chrétiens.
Selon la tradition musulmane, l’âme du défunt doit emprunter un pont fin et tranchant comme une lame pour accéder au paradis. Les justes le franchissent avec succès, les injustes trébuchent et tombent en enfer. Cette idée se retrouve dans le zoroastrisme, et sa trace ressurgit même chez les hindous, du fait des influences croisées que nourrirent les peuples perses et indiens.
Autre exemple, les houris réservées aux guerriers supposés méritants de l’Islam, ou vierges célestes offertes à leurs fantasmes sexuels, suggèrent une ascendance zoroastrienne. Dans le zoroastrisme en effet, les anges sont de sexe féminin, et on imagine sans mal la confusion mentale qu’a dû opéré ces créatures charmantes sur ces barbares conquérants loin de leur foyer, en cette Mésopotamie heureuse où tout respire sexe et volupté…
Le substrat païen
De nombreux rites, coutumes, croyances musulmans découlent directement d’un fort substrat païen. Le pèlerinage à la Mecque et ses révolutions autour de la kebba reprennent un ancien culte païen, la pierre noire embrassée par les pèlerins représente en fait une idole archaïque, et même le nom d’Allah correspond à une antique divinité adorée chez les arabes du nord, de sorte que le doute subsiste quant aux croyances idolâtres de Mahomet (voir dans ce site : L’origine païenne de l’Islam). De même le chant du muezzin est d’origine animiste. Les djinns, ou esprits de la nature, demeurent récurrents dans le Coran. Ce terme signifie « voilé, caché, obscure » et traduit la crainte qu’éprouvaient les arabes païens à l’encontre de ces esprits supposés malfaisants. Mahomet croyait personnellement aux djinns (s.37, v.158), preuve de la persistance de ses mœurs assez frustres malgré son monothéisme affiché. Soulignons que la sourate 72 s’intitule « le djinn ». Or ce détail présente une importance capitale, car si vraiment le Coran a été réellement révélé par Dieu, alors il faut se rendre à l’évidence que Dieu est païen lui aussi., et que Dieu lui-même croit aux djinns… D’ailleurs l’Islam reconnaît sans rire l’existence de ces êtres aussi folkloriques que les sept nains ou les schtroumpfs.
L’apport parcellaire du Christianisme
A l’inverse, Mahomet semble ignorer la profondeur du message chrétien. Sa notion de la Trinité demeure confuse, car il place Marie à la place de l’Esprit Saint. Naturellement Mahomet dénonce le concept de la Trinité qu’il considère comme la coexistence de trois dieux différents, sans savoir qu’il s’agit en fait de la triple manifestation de la même personne. Par ailleurs Mahomet commet de nombreuses erreurs, notamment en confondant Marie, mère de Jésus, et Miriam, sœur de Moïse et d’Aaron. Sa connaissance du christianisme s’avère très approximative et parcellaire. En réalité ses sources semblent provenir de chrétiens hérétiques ou apocryphes, alors assez nombreux dans la péninsule arabique et le Croissant Fertile. Par exemple Mahomet nie la crucifixion de Jésus (s.4, v.157), exactement comme le pensaient certaines sectes chrétiennes. De nombreux passages apocryphes, ainsi la boue changée en oiseau (s.5, v.110) ou la Table Servie aux disciples (s.5, v.112-115), apparaissent dans le Coran. Nous le constatons une nouvelle fois, ce qui semble une originalité théologique de Mahomet n’apparaît que comme une réminiscence de paroles entendues durant son voyage en Syrie ou ailleurs.
Ecoutez aussi le passionnant Frère Bruno BONNET EYMARD
L’héritier du Père Zakarias est le Père Joseph Bertuel
http://www.chire.fr/article-10994.aspx
A noter également l’avis de Saint Alphonse sur le sujet :
http://bibliothequedecombat.wordpress.com/2012/10/27/un-melange-de-judaisme-et-dheresies/
LA THESE DU PERE THERY
En 1955 le célèbre théologien dominicain, le Père Théry (1), sous le pseudonyme de Hanna Zakarias, publiait “De Moïse à Mohammed”, deux gros volumes réunis par la suite en un seul “Vrai Mohammed et faux Coran” (2), dans lequel il étudiait de manière approfondie la question des origines de l’Islam.
Dans le présent article j’essayerai de résumer et d’illustrer les thèses contenues dans ses livres, les corroborant aussi par d’autres études sérieuses et en me renforçant de l’avis d’un célèbre orientaliste de l’Université de Turin.
Les textes du Père Théry ne se trouvent plus dans le commerce, mais l’essentiel de sa thèse a été repris par l’abbé J. Bertuel, dont l’oeuvre est encore disponible dans les librairies françaises (3). Bonnet-Eymard écrit du Père Théry qu’il «doit être considéré comme le fondateur de l’“exégèse scientifique” du Coran…, bien qu’il demeure… le grand absent de toutes les bibliographies. Il est certain que l’anonymat [ou le pseudonyme de H. Zakarias n.d.r.] et l’édition privée, voulus pour ne pas exposer à de terribles représailles les religieux et les prêtres travaillant en terre d’Islam, ont desservi son oeuvre. Publié sous le vrai nom de son auteur, médiéviste honorablement connu dans le monde de la recherche scientifique, elle n’eût sans doute pas joui d’un accueil plus favorable de la part des islamisants, mais elle les eût forcés à controverser à visage découvert. Feignant d’ignorer l’identité de Hanna Zakarias qui, très rapidement, ne fut plus un secret pour personne, ils purent le présenter, sans risque, “de bouche à oreille, comme un bluffeur et un ignorant; le mépris de l’auteur rejaillissait évidemment sur son oeuvre”» (4). Ce ne fut seulement qu’en 1960 (5), un an après sa mort, que la revue des dominicains de Rome Angelicum leva officiellement l’anonymat sur l’oeuvre de Théry, en résumant de manière concise mais avec exactitude le contenu des deux premiers volumes (6).
Les conclusions auxquelles parvient l’éminent théologien et historien dominicain peuvent être résumées ainsi:
1) L’Islam est seulement la religion juive postmessianique, expliquée aux arabes par un rabbin.
2) Mahomet n’a jamais été inspiré par Dieu. Il se convertit au Judaïsme talmudique, poussé par sa femme Khadidja, juive de naissance, et aidé par son maître, le rabbin de La Mecque, à réaliser son projet de judaïsation de l’Arabie.
3) Le Coran a été composé et rédigé par le rabbin de La Mecque et Mahomet était seulement un “prosélyte de la porte”.
4) Le Coran primitif (traduction et abrégé arabe du Pentateuque de Moïse) a été rédigé par un rabbin juif, mais après Mahomet fut perdu (VIIème s.). L’actuel Coran ne contient plus, comme le premier, la traduction et l’adaptation de l’histoire sacrée d’Israël; c’est seulement un livre d’anecdotes, d’histoires, presque une sorte de rapport dressé par l’auteur lui-même sur ses affaires apostoliques, qu’il aurait fallu appeler plus correctement “Les Actes de l’Islam”. Ces “Actes” constituent la seule source authentique qui nous permettent de connaître les origines de l’Islam, c’est-àdire en substance la judaïsation de l’Arabie, dont le rabbin de La Mecque, Mahomet et sa femme Khadidja furent les premiers auteurs.
Seule l’étude critique des “Actes de l’Islam” (ou actuel Coran) peut nous fournir une base solide pour une reconstruction des origines de l’Islam, c’est-à-dire de la conversion de l’Arabie au Judaïsme talmudique. Les juifs étaient présents en Arabie et habitaient dans les différents oasis du désert arabique et dans les trois cités de Médine, La Mecque et Taif. Ils étaient particulièrement nombreux à Médine (plus de la moitié de la population). Les chrétiens étaient moins nombreux que les juifs, mais n’étaient pas des catholiques romains; ils appartenaient au contraire à des sectes hérétiques, telles que le Jacobisme et le Nestorianisme, et au Christianisme d’Abyssinie, fortement mélangé d’éléments juifs.
5) Les “Actes de l’Islam”, justement parce qu’écrits par un rabbin, sont essentiellement antichrétiens. Les musulmans ne sont rien d’autre que des arabes convertis au Judaïsme talmudique à partir du VIIème siècle.
Suite :
http://cmick23r.wordpress.com/2013/02/02/islam-et-judaisme-par-m-labbe-curzio-nitoglia/
L’homme n’a jamais aimé le genre humain en bloc, races, religions et cultures, mais seulement ceux qu’il reconnaît pour siens, ceux de son clan, si vaste soit-il.
[ Jean Raspail ]
http://lesalonbeige.blogs.com/.a/6a00d83451619c69e201b7c7ecc890970b-pi
L’islam n’est qu’une hérésie judéo-talmudique apportée par les ébionites ( judéo-nazaréens )
qui n’attendaient pas un Messie glorieux et divin qui spiritualiserait totalement la thora tout en l’accomplissant, mais un messie totalement humain et vengeur , qui délivrerait les juifs de la domination romaine par le conflit armé.
D’ailleurs , on peut classer les ébionites parmi les zélotes.
Voyant leurs plans échouer, les ébionites essayèrent de dresser les juifs et les chrétiens contre les romains et échouèrent.
Les ébionites s’attirèrent les foudres des juifs traditionalistes, car ils ne pratiquaient plus le judaisme, mais furent également rejetés par les chrétiens, du fait que les judéo-nazaréens ne croyaient ni en la divinité du Christ, ni en sa mort et sa résurrection.
Les ébionites commencèrent à vouer une haine farouche envers les juifs et les chrétiens , et cela transparait dans le coran et les hadiths.
Résumé: l’islam n’est que du judaisme arabisé et dévoyé.