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LA THEOCRATIE PONTIFICALE !

12 juin 2016

0-PETERSCHAIRSCULPTURE

« Sans la monarchie romaine, il n’y a plus d’Église. »

    (Du Pape, Joseph de Maistre, 1819).

Nos positions, que nous avons exposées dans un texte intitulé : « La politique religieuse de la Question« , ont pu susciter des interrogations chez beaucoup, en particulier s’agissant de notre adhésion à la vision politique de Joseph de Maistre (1753-1821) concernant la réédification de l’Empire. Nous nous sommes déjà exprimés sur ce point (Le rétablissement du Saint Empire), étude précieuse sur le plan des idées politiques : « LA DOCTRINE DU SAINT EMPIRE« .

maistre1

« L’Empereur ayant disparu avec le Saint Empire,

ne demeure que le « Sacerdoce Suprême »

pour se voir dévolu l’archétype éternel

du Saint Empire et le restaurer. »

(Joseph de Maistre, Du Pape, 1819).

Certes les ouvrages de Joseph de Maistre, qu’il est important de lire et relire, pouvaient déjà contribuer à la compréhension des thèses contre-révolutionnaires sur la Papauté, et son rôle déterminant du point de vue de la réédification de la chrétienté.

Mais il est évident que manquait une analyse capable de présenter, de manière détaillée, en quoi consiste la théocratie pontificale que nous appelons de tous nos voeux, seule solution à la tragique et catastrophique situation actuelle face à laquelle plus aucune nation européenne – et c’est un point sur lequel il importe d’insister avec force notamment au sein du camp national français souvent inspiré par les erreurs de Charles Maurras (1868-1952), qui se berce encore de nombreuses illusions  -, n’est en mesure de fournir une réponse et n’est apte à réédifier le tissu organique politique et spirituel de l’Europe.

Le camp national français, inspiré par les erreurs de Charles Maurras,

se berce encore de nombreuses illusions !

Que chacun se penche donc avec attention sur ces lignes publiées sur notre blog doctrinal, de sorte que soit enfin compris le Principe de la suprématie absolue de « l’autorité spirituelle » sur « l’autorité temporelle », que Maistre expliqua en 1814 dans sa Préface à l’Essai sur le principe générateur des constitutions politiques, et que Pie IX rappela dans le Syllabus en 1864.

Ce  Principe n’est pas de nature uniquement « politique », car il est établi sur une évidence sacrée d’ordre métaphysique, il est placé sous la dépendance d’une perspective étroitement et rigoureusement transcendante et religieuse, d’où l’idée maistrienne caractéristique de l’analyse contre-révolutionnaire, qu’après la Révolution il ne peut plus y avoir de politique aujourd’hui en Europe que religieuse et continentale.

Triregnum

« le Pape est le seul garant, d’un possible retour sur le continent de l’unité politique et spirituelle. Il incarne l’espoir d’une restauration véritable de l’ordre traditionnel. Entre ses mains sacrées repose l’ultime possibilité d’un redressement futur du Saint Empire. »

En conséquence, la perspective de restauration contre-révolutionnaire, telle que théorisée par Joseph de Maistre est traversée par une vision : le Pape est le seul garant, de par l’évidente supériorité de sa fonction et sa dimension d’infaillibilité, d’un possible retour sur le continent de l’unité politique et spirituelle. Il incarne l’espoir d’une restauration véritable de l’ordre traditionnel, entre ses mains sacrées repose l’ultime possibilité d’un redressement futur du Saint Empire.

   Si l’autorité spirituelle redevient un jour, et il faut oeuvrer en ce sens, la source de toute souveraineté en Europe, il en résultera une solide et salvatrice cohésion politique, une unité durable où les différentes nations, et leurs Souverains, participant enfin d’un projet commun sous les bannières frappées du signe de la Croix de la Rome catholique et éternelle, donneront naissance à une nouvelle chrétienté rayonnant sur le monde par le rétablissement du Saint Empire !

Lire :

 La Question

LA DOCTRINE DU SAINT EMPIRE ! 

47 commentaires leave one →
  1. jld permalink
    1 août 2010 20:33

    Excellent texte et position politique et religieuse originale. La critique analytique des idées de Maurras, et plus largement des limites du combat réduit à l’espace national, est bienvenue.

  2. Moria permalink
    1 août 2010 20:39

    La Question possède avec Zacharias l’une des plumes les plus originales du milieu contre-révolutionnaire. Il était temps de revenir véritablement aux conceptions authentiques de Joseph de Maistre. De cesser de s’y référer sans en comprendre une ligne, et de dire clairement qu’elle était sa vision politique qui est en fait une vision religieuse, européenne et pontificale

  3. Charles permalink
    1 août 2010 20:46

    Je suis maurassien d’Action Française et je fréquente La Question car j’y trouve des éclairages intéressants. Je crois cependant que cette idée d’Empire est une chimère, la résolution des problèmes français se fera par la France et en France ! Je dois cependant reconnaître une cohérence dans la théorie exposée par Zacharias, ou plus exactement devrais-je dire une fidélité véritable à la pensée de Joseph de Maistre chez lequel Maurras sut prendre le meilleur et, fort heureusement, laisser de côté les fantaisies idéalistes.

    • Eloi permalink
      1 août 2010 20:55

      Effectivement Charles, Maurras est l’honneur de la pensée politique française !

      Sa doctrine est logique, juste et fondée en raison !

    • sixte permalink
      1 août 2010 21:06

      @ Charles

      Le problème de Charles Maurras, qui est aussi sa limite, c’est l’incompréhension du rôle politique de l’Eglise, et l’oubli que l’autorité temporelle est soumise à l’autorité spirituelle.

      Du coup sa théorie politique en reste à une stratégie certes sympathique et envers laquelle on ne ne peut que nourrir de la bienveillance, mais qui reste malheureusement très incomplète car dénuée de ce que signifie et représente le Pape, et l’immense rôle qu’il occupe pour l’établissement de la chrétienté, seul horizon structurel en mesure de réguler les égoïsme nationaux qui ont conduit l’Europe à la ruine, et capable de fédérer les Souverains pour qu’ils conjuguent leurs forces et non qu’ils s’épuisent en des luttes inutiles, coûteuses et dangereuses comme ce fut le cas par le passé.

      Revenir à la pensée maistrienne est donc un exercice vital eu égard aux conditions terrifiantes de la situation actuelle qui, si nous réagissons-pas très vite, va définitivement détruire nos vieilles nations, et leurs peuples.

    • 1 août 2010 22:58

      Depuis sa chute, le fantôme de l’Empire romain hante l’Occident. C’est à cette figure que se réfèrent Byzance, Charlemagne, la Sainte Russie (ou troisième Rome), le Saint Empire Romain Germanique, les Habsbourg, Napoléon ou le troisième Reich. C’est à César que renvoient Keiser ou Tsar, et aux aigles romaines toutes les aigles qui ornent les blasons impériaux de l’histoire.

      La France a de nombreuses racines, mais elle se constitue lorsque les légistes des premiers capétiens proclament que le roi de France est Empereur en son royaume. C’est-à-dire que le roi de France revendique la souveraineté sur une partie seulement du monde et refuse toute allégeance à l’Empereur. C’est d’ailleurs parce que les barons et évêques francs ne supporteraient pas d’avoir pour souverain un sujet de l’Empereur qu’est justifiée la mise à l’écart du dernier carolingien et la prise du pouvoir par Hugues Capet.

      La France, par toute son histoire s’est forgée à côté et largement contre l’Empire.

      Faire resurgir la figure du Saint Empire Romain Germanique est une illusion. Mais il faut bien reconnaître, pour le regretter ou non, que le Saint Empire est resté un rêve, une chimère qui hante l’Occident plus qu’il n’en a modelé la destinée.

      La faiblesse actuelle de la Russie et de la France permet pour un temps le retour de l’idée impériale… Quoi qu’il en soit, on peut vouloir la constitution d’une Europe supranationale, on peut vouloir persévérer dans l’identité française, mais on ne peut vouloir les deux. Entre l’Empire et le Royaume, il nous faut choisir.

      Le Royaume et l’Empire :
      http://www.actionfrancaise.net/projet-royaume_et_empire.htm

    • sixte permalink
      1 août 2010 23:23

      Ce discours maurassien classique est illogique et faux.

      Une première remarque symbolique : ce n’est pas à César et aux aigles romaines que renvoient tous les aigles qui ornent les blasons impériaux de l’histoire, mais à Constantin et à l’Empire chrétien d’Occident.

      Que la France se soit constituée contre l’Empire est une chose, mais elle s’est dévoyée, avant de s’effondrer, en s’y opposant et en oeuvrant contre, ceci avant même la Révolution de 1789. Par ailleurs il ne s’agit pas de faire resurgir une figure ancienne aujourd’hui éteinte, mais de bâtir une nouvelle figure de l’Empire non calquée sur l’ancienne mais novatrice et forgée par une unité religieuse dont la source d’autorité sera Rome et la Papauté.

      Il ne s’agit donc pas, dans le projet politique saint-impérial maistrien, de choisir entre le Royaume et l’Empire, mais de comprendre que sans l’Empire il n’est pas de Royaume possible et durable, car un Empire européen forgé par la Papauté seul permettra aux Souverains chrétiens de recouvrir leur pouvoir en évinçant les idées révolutionnaires.

  4. zind permalink
    1 août 2010 20:49

    Vous réunissez ce qu’il y a de pire comme idéologie : antijudaïsme, intégrisme et théocratie !

    Vos idées sont un poison violent !!

    • Koopa Troopa permalink
      9 août 2010 09:27

      Merci de nous montrer ce que vous êtes, un inféodé aux ennemis de l’Eglise, bref, un anti-chrétien…

    • zind permalink
      9 août 2010 10:42

      Vous êtes des obscurantistes médiévaux. Je confirme que vos idées sont un poison mortel pour la liberté de conscience. Si on vous laissait faire on en reviendrait aux périodes noires de l’histoire lorsque les hommes vivaient ployés sous le poids des fables religieuses que vous voudriez de nouveau imposer.

    • Lugh permalink
      10 août 2010 09:37

      Des obscurantistes qui souhaitent la disparition d’Israël !

      https://lebloglaquestion.wordpress.com/2009/11/11/l%e2%80%99etat-sioniste-d%e2%80%99israel-doit-disparaitre/

    • Gary permalink
      10 août 2010 09:40

      zind ce petit refrain des no-lifes on connaît, rien de très original 😦

      Puisque vous aimez ce monde et son modèle de domination mercantile ouvrez une supérette !

    • glaive du Christ permalink
      30 décembre 2011 16:44

      Antijudaisme, intégrisme et théocratie : voilà ce qu ‘il y a de meilleurs comme idéologie !

  5. avouedusaintsepulcre permalink
    1 août 2010 22:05

    Un poison violent pour le diable, effectivement. Merci du compliment !

    • Lodz permalink
      1 août 2010 22:15

      Oui d’ailleurs ses sectateurs nihilistes et ténébreux savent que nous sommes pas près de cesser de leur en fair ingurgiter de ce poison, et c’est pour ça qu’ils réagissent si fort contre nous !

  6. Manent permalink
    1 août 2010 22:21

    L’organisation « Mouvement synarchique d’empire », société politique secrète, a été fondée en 1922 !

  7. klm permalink
    1 août 2010 22:28

    Dès 1792 l’Empire des Habsbourg fut en état de guerre contre la Révolution Française. Les idées démocratiques des républicains français étaient la terreur de l’Europe.

  8. Constance permalink
    1 août 2010 23:27

    La Question est une école de formation politique contre-révolutionnaire !

    Bravo et merci !

  9. Thomas permalink
    2 août 2010 10:22

    Salut en Christ Seigneur !

    La moindre des choses aurait été de signaler que Joseph de Maistre était franc-maçon !

     » Joseph de Maistre était membre de la loge maçonnique Saint-Jean des Trois Mortiers, à l’Orient de Chambéry, créée en 1749 sous les auspices de la Grande Loge d’Angleterre ; c’est une des premières loges maçonniques créées en Europe continentale (après Paris) ; il entendait concilier son appartenance à la franc-maçonnerie avec une stricte croyance catholique : en outre, il refuse les thèses qui voyaient en la franc-maçonnerie et l’illuminisme les acteurs d’un complot ayant amené à la Révolution[note 5]. Dès 1774, avec quelques frères de Chambéry avec lesquels il fonde quatre ans plus tard, en 1778, une nouvelle Loge, « La Sincérité », il s’adresse à Jean-Baptiste Willermoz (1730-1824) à Lyon pour être initié aux enseignements de la maçonnerie illuministe (il est reçu Chevalier Bienfaisant de la Cité Sainte sous le nom de Josephus a Floribus) dans laquelle il puise de nombreux éléments que l’on retrouve ensuite dans son œuvre : providentialisme, prophétisme, réversibilité des peines, etc[1] ; hautement investi dans la vie de cette société initiatique, à la veille du Convent de Wilhelmsbad (1782) il fait d’ailleurs parvenir à Jean-Baptiste Willermoz son célèbre Mémoire au duc de Brunswick. Il entretient par ailleurs une amitié avec Louis-Claude de Saint-Martin, pour lequel il avait une vive admiration, se faisant fort, écrivait-il à sa sœur, « de défendre en tous points l’orthodoxie », d’où son attrait pour le martinisme. Son frère Xavier de Maistre fut également écrivain.  »

    … et qu’il fustigeait lantisémitisme de son temps !

     » Il s’élèvera également contre l’antisémitisme des lumières, en particulier contre Voltaire : « cette nation [les Juifs] […] constamment raisonnable, intéressante, pathétique, très souvent même sublime et ravissante dans ses prières ». Selon Pierre Boutang, de Maistre fut aussi judéophile que Vico[6].  »

    Source :

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_de_maistre

    Pax +

    • avouedusaintsepulcre permalink
      2 août 2010 11:50

      Turulututu, on peut trouver des textes très antijudaïques de de Maistre. Quoiqu’il en soit, la question juive n’a pas à l’époque le même degré de pertinence qu’aujourd’hui !

      De même pour la franc-maçonnerie qui n’en est alors qu’à ses débuts et possède en son sein des éléments intéressants. La cristallisation du conflit avec Rome ne viendra qu’au XIXe siècle

      Votre erreur est de regarder le passé avec des lunettes contemporaines.

      Quant à tous ceux de l’AF qui ne jurent que par la France anti-impériale, ce sont précisément les principaux fossoyeurs de la France, les mêmes qui criaient Au Roi ! et Jeanne d’Arc en 1940. On voit où cela a conduit. On déroule les tapis rouges aux tirailleurs Sénégalais et aux capitalistes anglo-saxons juste pour le plaisir d’écraser dans la boue le cousin européen. Et on se croit le plus malin alors qu’on est le dindon de la farce. Vous faites pitié.

    • Hilaire permalink
      2 août 2010 17:14

      Qu’il ait été franc-maçon dans sa jeunesse, n’a pas empêché Maurras de s’en inspirer largement, et de le reconnaître comme l’un des plus grands penseurs contre-révolutionnaires. Pourquoi donc faudrait-il, lorsqu’on est fidèle à sa pensée sainte-impériale, faire de cette appartenance, dont La Question vient de démontrer la nature réelle, une marque de disqualification intellectuelle et théorique ? Etrange attitude.

  10. Thomas permalink
    2 août 2010 10:25

    Je préfère Louis de Bonald !

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_de_Bonald

    Pax +

  11. 2 août 2010 12:42

    Thomas,

    Il faut savoir analyser avec prudence les informations sur les sujets que vous abordez, et prendre les affirmations massives de Wikipédia avec beaucoup de réserve, et surtout, ce qui importe en premier lieu, les éclairer avec les données exactes sur le plan historique et théorique, avant que d’agiter cette brève appartenance de Joseph de Maistre à la maçonnerie comme un chiffon rouge.

    Certes Joseph de Maistre fut franc-maçon dans sa jeunesse, entré à 21 ans dans cette société pour la quitter dès 1791, société qui avait en son sein, bien des années avant la Révolution, les plus grands noms du Royaume parmi lesquels : Louis de Pardaillan de Gondrin (1707-1743), deuxième Duc d’Antin, Louis de Bourbon-Condé (1709-1771), comte de Clermont, prince du sang, Louis Philippe d’Orléans (1747-1793), etc.

    Mais il faut surtout préciser que la dite « maçonnerie » dont fut membre Joseph de Maistre dans sa jeunesse en Savoie, terre d’Empire, n’a pas grand chose à voir avec ce que l’on connaît sous ce nom aujourd’hui. La société à laquelle adhéra Joseph de Maistre n’était ni révolutionnaire, ni athée, ni anti-religieuse, elle défendait les valeurs catholiques et royales des Stuarts et était liée à Jacques II d’Ecosse (d’où son nom de maçonnerie jacobite : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacobitisme), c’est pourquoi James Hector MacLean (1703-1750) puis Charles Radcliffe, Comte de Derwentwater (1693-1746), en ont été les premiers « Grand-maître » sur le continent le 27 décembre 1736. Cette maçonnerie écossaise, légitimiste, catholique et monarchiste, se développa ensuite en Allemagne auprès des Princes d’Empire : Karl Gotthelf von Hund und Altengrottkau (1722-1776), Charles-Guillaume-Ferdinand, duc de Brunswick-Lunebourg (1735- 1806), et prit le nom de Stricte Observance Templière http://fr.wikipedia.org/wiki/Stricte_observance_templi%C3%A8re

    C’est cette organisation dirigée par les Princes d’Empire qui arriva à Lyon en 1774 grâce à Jean-Baptiste Willermoz, puis à Chambéry en 1776 où Maistre s’y agrégea (d’où son fameux « Mémoire au duc de Brunswick » premier de ses ouvrages écrit en 1781), et non une quelconque obédience haineuse, antireligieuse et démocratique.

    On est donc dans une structure très croyante, voire mystique, fort éloignée des illuminés de Bavière, ou des libres-penseurs matérialistes qui oeuvraient hélas ! dans les loges en France, pour le renversement de la monarchie et l’établissement de la République.

    La Stricte Observance Allemande, dont fut membre Maistre, était aristocratique, militaire, fortement hiérarchisée, travaillait au triomphe de la sainte religion chrétienne et l’on y était armé au final Chevalier (Chevalier Bienfaisant de la Cité Sainte), ce que sera effectivement Joseph de Maistre sous le nom de Josephus a Floribus. Cette Stricte Observance s’est éteinte avant la Révolution. On est donc très loin des menées subversives de la maçonnerie française dans ce à quoi appartint Joseph de Maistre, et il faut se garder d’effectuer des amalgames rapides.

    Dès lors les éléments issus de la Stricte Observance que l’on trouve dans son oeuvre, dont effectivement le providentialisme notion qu’il puisa également chez Bossuet, participent des thèmes spécifiques du christianisme foncier diffusé à l’intérieur des cercles fondés par le Reichsfreiherr Karl Gotthelf von Hund, http://de.wikipedia.org/wiki/Karl_Gotthelf_von_Hund_und_Altengrotkau

    Quant à son prétendu philo-sémitisme ou judéophilie – encore une légende ridicule et singulièrement inexacte forgée par des ignorants (y compris sur ce sujet Pierre Boutang) – nous vous renvoyons avec un empressement insistant à l’étude publiée sur notre blog doctrinal : « Joseph de Maistre et les Juifs, L’antijudaïsme contre-révolutionnaire », étude dans laquelle vous vous apercevrez que Maistre fut, bien au contraire, le premier des auteurs contre-révolutionnaires (Bonald, que nous apprécions aussi énormément, n’en a cependant jamais parlé, pas plus que Blanc de Saint-Bonnet ni les autres théocrates), à attirer l’attention sur le rôle nocif que les Juifs eurent dans la Révolution et l’avènement des « Lumières », dénonçant avec force et une extrême sévérité les fruits corrompus, l’action malsaine et les intentions troubles des milieux judaïques, qui travaillèrent, et travaillent encore, à détruire les forces vives des nations chrétiennes.

    Voir : http://www.la-question.net/archive/2009/12/17/joseph-de-maistre-et-les-juifs.html

    Vobis in Christo +

    • Emmanuel permalink
      20 janvier 2012 11:45

      « …/… C’est cette organisation dirigée par les Princes d’Empire qui arriva à Lyon en 1774 grâce à Jean-Baptiste Willermoz, puis à Chambéry en 1776 où Maistre s’y agrégea (d’où son fameux “Mémoire au duc de Brunswick” premier de ses ouvrages écrit en 1781), et non une quelconque obédience haineuse, antireligieuse et démocratique…/… ».

      Ca lui aurait été d’autant plus difficile que la notion d’obédience n’existait pas alors sous la (les) forme(s) connue(s) aujourd’hui. JdM fut et resta maçon jusque vers les années 1810 (soit moins de 10 ans avant sa mort intervenue (de mémoire) vers 1820.

  12. Thomas permalink
    2 août 2010 17:12

    Incroyable !

    Vous arrivez à défendre la franc-maçonnerie du XVIII e siècle alors même que Sa Sainteté Clément XII, dès 1738 a condamné clairement cette secte diabolique née en 1723 chez les hérétiques protestants anglais.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/In_eminenti_apostolatus_specula

    C’est clair, net et précis !

    Je n’ai prend pas la défense de l’A.F. ou de la thèse impériale mais je suis plus pour une union Paris-Berlin-Moscou pour barrer la route aux mahométans et aux W.A.S.P.

    Pax +

    • wendrock permalink
      2 août 2010 17:36

      Démontrer que la franc-maçonnerie du XVIIIe n’est pas de nature univoque et qu’elle possède différents aspects fort dissemblables (contrairement au visage qu’elle prendra à partir de la Révolution), selon qu’il s’agit de maçonnerie libérale anglaise hostile à Rome, fermement et justement condamnée par Clément XII, ou d’une tendance allemande, aristocratique, militaire et très chrétienne – celle dont fut membre Maistre – qui n’a d’ailleurs de maçonnique que l’écorce externe et s’apparente en réalité beaucoup plus un Ordre de chevalerie, n’est pas défendre cette société mais en éclairer la réalité exacte, utile à la juste compréhension des sujets évitant ainsi les raccourcis un peu trop rapides.

    • hannibalgenga permalink
      2 août 2010 19:41

      Il est vrai que ce courant allemand monarchiste et chrétien disparu très tôt est totalement méconnu, comme d’ailleurs plus globalement beaucoup d’aspects de la culture du nord de l’Europe, cela venant du fait que la France s’est maintenue volontairement à distance de la vie intellectuelle et spirituelle de l’Empire germanique. Mais ce n’était pas le cas de la monarchie Savoie sous laquelle vivait Joseph de Maistre, sujet de Victor-Amédée III et non de Louis XVI.

    • Aloïs permalink
      2 août 2010 19:50

      L’origine de la Maison de Savoie remonte en 1032 lorsque la Savoie fut intégrée avec le second royaume de Bourgogne, au Saint Empire Romain-Germanique. C’est pourquoi les Souverains de Savoie, qui détiennent leur légitimité des Empereurs Allemands, sont Princes et Vicaires perpétuels du Saint Empire.

    • kirchber permalink
      3 août 2010 11:24

      Maistre fréquenta une franc-maçonnerie d’origine germanique qui défendait le catholicisme et l’autorité du pape, Jean-Baptiste Willermoz qui en était le chef en France était lui aussi un fervent catholique. C’est là une contradiction profonde puisque la maçonnerie était condamnée par la lettre encyclique de Clément XII « In eminenti » de 1738 qui interdisaient aux catholiques de fréquenter cette société.

      En réalité il faut voir qu’avant la Révolution la situation était bien différente selon que l’on se trouvait en Angleterre ou en Allemagne. Au point que des prêtres, des moines, des évêques et même des cardinaux furent membres des loges (il y en eut jusque dans les monastères !)

      La Franc-maçonnerie continentale était donc loin d’être ce qu’elle est devenue aujourd’hui : une organisation laïque férocement anti-catholique. Les nobles, les intellectuels, les religieux la voyait à l’époque comme une curiosité intellectuelle, faisant qu’à cette période elle attira à elle des personnes de l’élite qui souhaitaient oeuvrer au bien commun.

    • pie permalink
      8 août 2010 11:54

    • wendrock permalink
      8 août 2010 12:09

      Ce qu’oublie de préciser le conférencier, et qui est fort important, c’est que le projet politique de Maistre, tel qu’exposé dans son Mémoire au duc de Brunswick dès 1782 rédigé du temps où il était franc-maçon rattaché à la chevalerie allemande, est un projet impérial fondé sur la Papauté, tel qu’il en arrêtera les contours définitifs dans son livre « Du Pape » publié en 1819.

      Jugeons plutôt :

      « Il faut donc qu’il y ait un point de réunion, un centre où tous les rayons aillent aboutir. Et pour marcher droit entre les dangers de la tyrannie et ceux de l’anarchie, il paraît tout à fait convenable de se déterminer pour le gouvernement d’un seul modifié par d’autres pouvoirs. Cet arrangement sera d’autant plus sage que par une foule de raisons trop claires pour avoir besoin de détail, les abus de ce gouvernement ne peuvent avoir lieu parmi nous. Si l’on voulait un excellent modèle d’un régime de cette espèce, on le trouverait dans l’autorité que le Pape exerce sur les églises catholiques. On ne croit pas qu’il soit possible d’imaginer rien de mieux. »

      Joseph de Maistre,
      Mémoire inédit au duc de Brunswick (1782)

      Intéressant non ?

    • sixte permalink
      9 août 2010 10:32

      Plus qu’intéressant, surtout pour ceux qui veulent absolument nous convaincre d’un total égarement idéologique de Joseph de Maistre à l’époque où il adhéra dans sa jeunesse à cette chevalerie allemande d’Empire, de forme maçonnique, baptisée Stricte Observance Templière.

  13. Vader permalink
    2 août 2010 22:30

    « En ce qui concerne le mythe nationaliste, il connaîtra dans l’avenir une double limitation: d’abord, aucun peuple ne peut assumer et exercer une fonction supérieure de direction s’il ne s’élève pas au dessus des intérêts et des allégeances de type particulariste. Ensuite, les petits peuples devront réapprendre qu’il existe une subordination qui, loin d’être un « esclavage », peut au contraire être source de fierté puisqu’elle permet l’intégration à une communauté culturelle plus vaste et la participation à une autorité plus haute et plus forte. On peut ici songer à des exemples historiques comme le Saint-Empire romain dont les souverains incarnaient une autorité et une fonction dissociées et distinctes de celles qu’ils détenaient en tant que princes d’un peuple particulier. Il pouvait même arriver que des peuples sollicitent d’eux-mêmes l’honneur d’être rattachés à une communauté qui était plus que nationale puisqu’elle se définissait par l’emblème impérial. »

    Julius EVOLA: Idée d’Empire et universalisme

    http://le-baron-evola.blogspot.com/2010/06/julius-evola-idee-dempire-et.html

    • Moria permalink
      4 août 2010 10:29

      Vader,

      Puisque vous citez Evola, il convient de lire impérativement, sur le thème de l’Empire, l’excellente étude d’Alain de Benoist : « L’idée d’Empire ». Certes il en reste à une conception purement politique et ne fait pas de la papauté, contrairement à Joseph de Maistre, l’autorité suprême de l’imperium, puisqu’il défend même (mais ce n’est pas une surprise) la position gibeline d’un Empire en tant que puissance spirituelle autonome par rapport à la papauté. Cependant son texte constitue une approche de premier ordre concernant la notion d’unité continentale, et sa critique du concept d’Etat-nation est remarquable.

      Il écrit : « A première vue, le concept d’Empire n’est pas facile à cerner, compte tenu des usages souvent contradictoires qui en ont été faits. Dans son dictionnaire, Littré se contente d’une définition tautologique : un empire, écrit-il, est « un État gouverné par un empereur ». C’est évidemment un peu bref. On rappellera surtout que l’Empire, comme la cité ou la nation, est une forme d’unité politique et non, comme la monarchie ou la république, une forme de gouvernement. Cela signifie que l’Empire est a priori compatible avec des formes de gouvernement assez différentes.

      Qu’est-ce qui distingue fondamentalement l’Empire de la nation ? C’est d’abord le fait que l’Empire n’est pas avant tout un territoire, mais fondamentalement un principe ou une idée. L’ordre politique y est en effet déterminé, non par des facteurs matériels ou par la possession d’une étendue géographique, mais par une idée spirituelle ou politico-juridique.

      […]

      A quoi peut servir aujourd’hui une réflexion sur la notion d’Empire ? Imaginer ou appeler de ses voeux la renaissance d’un véritable empire, n’est-ce pas une pure
      chimère ? Peut-être. Est-ce un hasard cependant si le modèle de l’empire romain n’a cessé d’inspirer jusqu’à ce jour toutes les tentatives de dépassement de l’Etat-nation ? Est-ce un hasard si, aux heures de détresse de la pensée, l’idée d’Empire (la Reichsgedanke) a si souvent mobilisé la réflexion18 ? Et n’est-ce pas encore cette idée d’Empire que l’on trouve, sous-jacente, dans bien des débats qui ont trait actuellement à la construction européenne ? »

      Sa conclusion rejoint celle de La Question :

      « L’Europe a besoin pour exister d’une unité politique. Mais cette unité politique ne peut se bâtir selon le modèle national jacobin, sous peine de voir disparaître la
      richesse et la diversité de toutes les composantes de l’Europe, pas plus qu’elle ne peut résulter de la seule supranationalité économique, dont rêvent les technocrates de Bruxelles. L’Europe ne peut se faire que selon un modèle fédéral porteur d’une idée, d’un projet, d’un principe, c’est-à-dire en dernière analyse selon un modèle impérial. »

      Cliquer pour accéder à l_idee_d_empire.pdf

  14. sixte permalink
    6 août 2010 11:47

    Cette réflexion sur l’imperium par Alain de Benoist est intéressante, mais beaucoup trop laïque. En effet, l’union de l’Église et de l’État, d’autant plus un Etat impérial, est la condition primordiale d’une restauration de la chrétienté.

    « L’accord parfait du sacerdoce et de l’empire est le droit commun et l’état normal des sociétés chrétiennes » enseigne Mgr Pie avec toute la tradition catholique dans son ouvrage « La Royauté sociale de Notre Seigneur Jésus-Christ », et il repousse énergiquement toute idée de séparation.

    Sur ce sujet des rapports de l’Église et de l’État, il faudrait lire I’œuvre entière de l’Évêque de Poitiers, mais particulièrement les trois instructions synodales sur les erreurs du temps présent. Sa doctrine, qui est très exactement celle de l’Église, se résume ainsi :

    « La société civile et la société religieuse sont deux sociétés réellement distinctes et indépendantes dans leur sphère propre. Pourtant, la société civile, bien que distincte de l’Église, société religieuse, doit lui être unie et subordonnée. La raison de cette union et de cette subordination est la volonté expresse de Jésus-Christ qui impose l’ordre surnaturel non seulement aux individus et aux familles, mais aux sociétés elles-mêmes. »

    Commentant un passage du prophète Zacharie, le Cardinal Pie affirme que cette doctrine de l’union de l’Église et de l’Etat est une doctrine révélée : «Les commentateurs de tous les temps ont été unanimes à déduire du chapitre quatrième et du chapitre sixième de Zacharie, la doctrine divinement révélée de l’union et de l’accord nécessaire du sacerdoce et de l’empire. Tout l’état du monde, dit Bossuet, roule sur ces deux puissances. lX, 29. Il faut lire sur ce sujet ROHRBACHER : Histoire universelle de l’Église catholique t. 1, L. IX : Des rapports entre les deux puissances d’après la tradition universelle.

  15. apostolatus specula permalink
    6 août 2010 11:50

    En effet Mgr Pie a raison : « L’accord parfait du sacerdoce et de l’empire est le droit commun et l’état normal des sociétés chrétiennes »

  16. Providas Romanorum permalink
    9 août 2010 00:23

    Du Pape est l’œuvre capitale de Joseph de Maistre, c’est là où il propose de placer le Souverain Pontife à la tête de la société, comme au moyen âge, là qu’il jette au monde ses magnifiques et dernières pensées sur la société chrétienne, sur l’Église, sur la Providence.

    Mais à ce livre, doit impérativement s’adjoindre « De l’Église gallicane », où il attaque avec une extrême vigueur les libertés de l’église de France afin de lui rappeler qu’elle doit obéire à Rome, contrairement à ce qu’elle fit pendant plusieurs siècles.

  17. QUI EST RACISTE ? permalink
    10 août 2010 10:57

    On a le courage de faire suivre : OUI ou NON ?
    _______________________________________

    En voilà un qui a tout compris QUE PEUT-ON DIRE DE PLUS ?

    Fier d’être Blanc (Michael Richards)

    Pourquoi les Blancs sont-ils racistes contrairement aux autres races ?
    Michael Richards, comédien de la série télévisée « Seinfeld », a dû se défendre au tribunal pour des propos jugés « racistes » (!) lors d’un épisode de cette
    série télévisée. Il a fait quelques remarques :
    Il y a des Africains américains, des Mexicains américains, des Asiatiques américains, des Arabes américains, etc.
    Et il y a les « Américains ». Vous me croisez dans la rue et vous vous moquez de moi.
    Vous m’appelez « Sale Blanc », etc., et c’est votre droit !!! Mais quand je vous appelle:  »Sale nègre, bougnoul, etc. », vous me traitez de raciste.
    Vous dites que les Blancs se livrent à beaucoup de violence contre vous…
    alors pourquoi les ghettos sont-ils les endroits les plus dangereux pour vivre?
    Vous avez le  »United Negro College Fund », le  »Martin Luther King Day », le  »Black History Month », le  »Cesar Chavez Day », le  »Yom Hashoah », le  »Ma’uled
    Al-Nabi », le  »NAACP », vous avez le  »Bet (Black entertainment TV) »…
    Si nous avions le  »WET » (White Entertainment TV)’, on serait des racistes. Si nous avions un  »White Pride Day », nous serions des racistes, si nous avions un  »White History Month », on serait des racistes. Si nous avions une organisation pour faire avancer la cause des Blancs… nous serions
    racistes.
    Une femme blanche ne peut pas participer à l’élection de  »Miss Black American », mais les femmes de toutes races peuvent participer à l’élection de  »Miss America ».
    Si une fondation universitaire offrait des bourses seulement aux étudiants blancs, nous serions racistes. Il y a plus de soixante  »Black Colleges » aux Etats-Unis, mais s’il y avait des  »White Colleges », nous serions des racistes.
    Dans le  »Million Man March », vous marchiez pour votre race et vos droits. Si les Blancs marchaient pour leur race et leurs droits… Ils seraient des racistes.
    Vous êtes fiers d’être Noirs, Bruns, Jaunes, Rouges…. Et vous n’avez pas peur de vous affirmer. Et c’est parfait! Mais quand on parle de la fierté d’être Blanc, vous nous traitez de racistes.
    Vous nous volez, vous volez nos voitures, vous nous tirez dessus… mais quand un officier de police blanc tire sur un Noir membre d’un Gang de la Rue, ou qu’il tabasse un revendeur de drogue de race noire, qui échappe à la justice et qui représente un danger pour la société… vous le traitez de raciste.

    Je suis fier… mais vous me traitez de raciste. Pourquoi est-ce que seuls les Blancs sont taxés de « racistes »?

    Il n’y a rien d’incorrect dans ce message. Voyons qui sera assez « fier d’être Blanc » pour le faire suivre. C’est triste, mais je pense que très peu le feront.

    • avouedusaintsepulcre permalink
      10 août 2010 12:44

      Merci pour ce texte, nous on n’a pas peur de le publier sur notre site des Intransigeants mais avec les précautions d’usage. Le venin ethno-masochiste, on sait d’où il vient, ce que le bon vieux Michaël Richards feint d’ignorer, on se demanderait bien pourquoi.

      La série Seinfeld est une série décadente et dégénérée, à regarder avec de l’eau bénite !

  18. nolens volens permalink
    11 août 2010 01:11

    Le pape ne peut, au nom de son pouvoir spirituel, intervenir dans une société politique, qui fut chrétienne et ne l’est plus. Depuis que les États ont inscrit dans leurs codes la liberté le conscience et la neutralité religieuse à la base même de leurs constitutions, cette domination du pouvoir spirituel esl un anachronisme;

  19. sixte permalink
    11 août 2010 10:09

    Comme vous dites le pape ne peut intervenir actuellement dans une société politique qui fut chrétienne. Mais si cette société redevenait, à la faveur d’événements providentiels inattendus, ce qu’elle a été auparavant, c’est-à-dire chrétienne en toutes ses parties, la domination spirituelle de la papauté ne serait plus alors un « anachronisme » selon votre expression, mais une donnée intime du mode d’organisation de la réalité sociale, politique et religieuse d’un monde enfin libéré des poisons antérieurs qui le dévoraient.

    Vous voyez, les choses sont souvent beaucoup plus simples qu’on ne l’imagine parfois, et l’application des principes spirituels, respectant l’ordre naturel et les lois surnaturelles, participe, contrairement au monde que nous connaissons, d’une harmonie paisible et sage. C’est cela l’esprit de la contre-révolution.

  20. 16 août 2010 16:24

    Il est nécessaire de se demander pourquoi le projet d’un empire chrétien, seul capable d’unifier l’Europe, a échoué. L’explication que l’on peut en donner repose sur deux éléments:

    1.Les rapports entre pouvoir spirituel (le pape) et le pouvoir temporel (l’empereur)
    2.La fracture entre monde latin et monde germain.

    1.L’empereur Constantin, par l’édit de Milan promulgué en 313, accorde la liberté de pratique pour toutes les religions, mettant fin aux persécutions exercées à l’encontre des chrétiens et au culte de l’empereur. Mais les vieilles habitudes ont la vie dure car Constantin écarte le pape Sylvestre 1er du synode d’Arles et surtout du concile de Nicée. Il empiète donc sur le pouvoir spirituel. Charlemagne a fait pire en introduisant, malgré l’opposition du pape Léon III, le filioque au concile d’Aix-La Chapelle (Aachen) en 809, détonateur (et non cause principale) du schisme d’Orient qui se produisit deux siècles et demi plus tard. Cette attitude de l’empereur, qui reçut le nom de césaropapisme, perdura avec le Saint Empire romain germanique avec la querelle des investitures à la suite de laquelle l’empereur Henri IV fit déposer le pape Grégoire par le concile de Worms et fut en retour excommunié par le souverain pontife, ce qui le contraignit à aller faire pénitence à Canossa. Ici, le rapport entre pouvoir spirituel et pouvoir temporel se double d’une fracture entre monde latin et monde germain.

    2.Il ne faut pas oublier que les Germains, à l’exception des populations situées sur la rive gauche du Rhin, ont échappé dans leur écrasante majorité, à la conquête romaine suite à la défaite cuisante des légions de l’empereur Auguste vaincues par Arminius. Par conséquent, les Germains n’ont pas été «latinisés» et vécurent, jusqu’à leur évangélisation, une existence à part du monde romain, ce qui engendra une fracture culturelle dont on sous-estime l’importance et qui pourtant explique, plus que le partage de l’empire de Charlemagne entre ses héritiers, la fin du Saint Empire romain qui ne fut plus par la suite que «germanique». Il faut dire également que la France, fière de son titre de «fille aînée de l’Église» n’était guère encline à se fondre dans un empire au sein duquel elle aurait perdu cette prééminence, et elle n’eut de cesse de le combattre, jusqu’à ce que Napoléon lui donne le coup de grâce en 1806 (ce n’est pas un hasard si elle fut celle par qui le scandale arriva avec la Révolution en commettant une véritable apostasie, fait sans précédent dans l’Histoire) car le Saint Empire romain germanique avait été auparavant miné par le conflit opposant catholiques et protestants, posant ainsi la question de la légitimité de l’empereur.

  21. apostolatus specula permalink
    31 août 2010 19:36

    Le pouvoir temporel de la Papauté est une des questions sur lesquelles la doctrine de l’Église a été souvent et âprement discutée. Ses adversaires représentent le pou­voir temporel comme une usurpation, et comme le fruit de l’ambition des papes, fis le disent incompatible avec le pouvoir spirituel et en opposition avec les paroles de Jésus-Christ qui a proclamé que son royaume n’était pas de ce monde (Jean, xviii, 36). Et ils concluent que Pie IX, en censurant dans le Syllabus les adversaires du pouvoir temporel, a commis un véritable abus de pouvoir. Ces attaques sont injustifiées.

    Assurément, la souveraineté temporelle du Pape n’est pas un dogme. Elle n’est pas d’institution divine, et l’on ne saurait prétendre davantage qu’elle soit d’une nécessité absolue, vu qu’elle n’a pas toujours existé et qu’elle n’existe plus. Mais c’est à tort qu’on l’accuse d’être illégitime et de ne servir à rien, bien plus, d’être nuisible et de faire tort à la puissance spirituelle.

    — 1. Loin d’être illégitime, le pouvoir temporel des Papes s’appuie sur les titres les plus authentiques. Ce sont les peuples eux-mêmes qui ont investi les Papes de leur souveraineté temporelle. Certains auteurs ont mis l’origine du pouvoir temporel dans une donation de Constantin, lorsque cet empe­reur, devenu chrétien, abandonna Rome au Pape et alla fonder Constantinople. Cette opinion n’a plus guère de créance ; ce qui est plus vrai, c’est que, à partir de ce moment, les empereurs furent inférieurs à leur tâche. Au moment où les barbares envahissent l’Italie .et la mettent à sac et à sang, ils ne sont pas là pour défendre leurs peuples. Seule, une majesté se dresse devant le flot barbare, et l’Italie, que les empe­reurs de Byzance ne peuvent secourir, se tourne d’instinct vers les Papes comme vers ses protecteurs-nés. « Le malheur des temps, dit le protestant Gibbon, augmenta peu à peu le pouvoir temporel des Papes. » Ce sont les peuples qui les ont forcés à régner. Lorsque Pépin le Bref et Charlemagne cédèrent à la Papauté les premiers éléments du Patrimoine de saint Pierre, ils ne firent en somme que sanctionner par un acte solennel la souveraineté que les peuples avaient reconnue depuis longtemps aux Papes.

    — 2. Reposant sur les titres les plus légitimes, le pouvoir temporel n’est nullement incompatible avec le pouvoir spirituel. Il lui est, au contraire, de la plus grande utilité, car il en est la meilleure garantie. N’est-il pas évident, en effet, que, si le Pape ne possède pas un territoire où il soit le souverain temporel, s’il est soumis à la juridiction d’une autre puissance, il y a toujours à craindre qu’il ne soit plus libre dans l’administration du monde catholique, que ses décisions soient influencées par une force extérieure et supérieure à lui, et que, de la sorte, les intérêts de l’Église paraissent s’inféoder aux intérêts du peuple dont le Pape est le sujet ?

    Sans doute, la loi du 13 mai 1871, dite loi des garanties, promulguée par le gouvernement italien, a déclaré le pape sacré et inviolable, lui a reconnu le droit aux honneurs de souverain, et a soustrait les palais qui lui sont réservés à la juridiction italienne (privilège de l’extraterritorialité), mais il est clair que de telles garanties sont bien précaires et aléa­toires : concédées aujourd’hui, elles peuvent être retirées demain, au gré des caprices et du sectarisme d’un autre gouvernement.

    Pour ces raisons, il convient que le Pape soit indépendant et maître chez lui, et que lui soit restituée la souveraineté tempo­relle qui lui était échue si providentiellement et dont il a été injustement dépouillé.

  22. Actualité : le tueur franc-maçon de Norvège ! permalink
    26 juillet 2011 11:05

    Andrew Berwick, le tueur terroriste franc-maçon norvgégien, rejette la théocratie catholique et son modèle politique et religieux en ces termes : « une théocratie fondamentalement chrétienne ([c’est] tout ce que nous ne voulons pas) » !

    Ce prétendu «fondamentaliste chrétien », qui est un luthérien anti-papiste, témoigne dans le contenu de ses écrits, d’un agnosticisme, voire à d’une forme larvée d’athéisme, mâtinée d’un christianisme culturel dénué de foi. Rien de catholique traditionaliste là-dedans.

    Extrait de son texte :

    « Puisqu’il s’agit d’une guerre culturelle, notre définition d’être chrétien n’implique pas nécessairement d’entretenir une relation personnelle avec Dieu ou Jésus. Être chrétien peut vouloir dire beaucoup de choses : que vous croyez en l’héritage culturel chrétien européen. Face à l’héritage culturel de ladite Europe, nos normes (incluant ses codes moraux et ses structures sociales), nos traditions et notre système politique moderne sont fondés sur la chrétienté (protestantisme, catholicisme, orthodoxie), ainsi que sur l’héritage de l’Europe des Lumières.

    (…)

    Il n’est donc pas nécessaire d’être empreint d’une relation personnelle avec Dieu ou Jésus pour se battre pour notre héritage culturel dans une vision européenne.

    (…)

    Il est essentiel de comprendre la différence entre une théocratie fondamentalement chrétienne (tout ce que nous ne voulons pas) et une société européenne sécularisée, fondée sur notre héritage culturel chrétien (ce que nous voulons). Il n’est de surcroît pas besoin de connaître une relation personnelle avec Dieu ou Jésus à dessein de se battre pour notre héritage culturel chrétien. Il suffit de se considérer comme chrétien-agnostique ou chrétien-athée »

    — Anders Behring Breivik, alias « Andrew Berwick», 2083 – A European Declaration of Independence.

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