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Prière du cardinal Merry del Val (+ 1930) pour « communier spirituellement »

29 novembre 2023

Merry del Val

Cardinal Merry del Val (1865-1930)

En cette période de vague épidémiologique importante, où le « jeune eucharistique » est imposé aux fidèles par l’effet de mesures sanitaires préventives, obligeant chacun à « communier spirituellement » faute de pouvoir se rendre physiquement aux offices et messes de l’Église de par les règles strictes de « confinement » [1], nous jugeons utile, afin d’accompagner cette mesure prudentielle, de communiquer la prière du cardinal Merry del Val (1865-1930), qui fut secrétaire d’État de saint Pie X (1903-1914) nommé ensuite archiprêtre de la basilique Saint-Pierre et secrétaire de la Congrégation du Saint-Office, s’étant distingué par sa rigueur dans la lutte contre le modernisme, prière qui peut être récitée, en ces circonstances exceptionnelles, en lieu et place de la sainte communion.

Prière du cardinal Merry del Val (1865-1930),

pour « communier spirituellement »

 Lisez au préalable la messe (de saint Pie V) et les textes du jour pour vous préparer à communier spirituellement avec Notre Seigneur, puis, avant de communier spirituellement, dites l’acte de contrition, l’acte de charité, le Confiteor, et trois fois le Domine non sum dignus. Après vous être mis en présence de Dieu, faites le signe de croix  et à genoux dites à voix basse :

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« À tes pieds, ô mon Jésus, je m’incline et je t’offre le repentir de mon cœur contrit  qui s’abîme dans son néant et Ta sainte présence.

Je t’adore dans le Saint Sacrement de ton amour,
désireux de te recevoir dans la pauvre demeure que mon cœur t’offre.
En attente du bonheur de la communion sacramentelle,
je veux te posséder en esprit.

Viens à moi, ô mon Jésus, pour la vie et pour la mort.
Que ton amour enflamme tout mon être, pour la vie et la mort.
Je crois en toi, j’espère en toi, je t’aime. Ainsi soit-il. »

 

Le pape saint Pie X, souhaita s’entourer de Merry del Val, et, en novembre 1903, le créa cardinal prêtre au titre de Sainte-Praxède, le nommant dans le même mouvement, secrétaire d’État, et préfet de la Congrégation de Lorette et des Palais Apostoliques. Auprès de saint Pie X, dans la lutte engagée contre le modernisme, le cardinal Merry del Val, entoura de ses conseils le Saint-Père, se montrant un conservateur anti-moderniste intransigeant (comme les cardinaux Louis Billot et Gaetano de Laï ), traquant le venin de l’erreur avec un acharnement implacable.

De l’avis général, le cardinal Merry del Val, avait la réputation d’une grande rigueur ascétique et mystique, volontiers solitaire et se tenant éloigné des mondanités. Lors de la lutte, en France, portant sur la Séparation de l’Église et de l’État (1904-1906), il refusa avec vigueur tout compromis avec la République antichrétienne, interdisant aux évêques tout accommodement avec le pouvoir impie.

Par ailleurs, tenant de la doctrine du « non possumus » avancée par le pape Pie X en réponse à Théodore Herzl (1860-1904), venu chercher au Vatican un appui catholique pour légitimer le sionisme naissant, il rappela avec fermeté que l’Église se devait d’être bienveillante et protectrice a l’égard des juifs, témoins historiques de la « Révélation », mais ne pouvait en aucun cas légitimer le sionisme en raison de la non-reconnaissance de la divinité du Christ par les juifs qui allèrent jusqu’à exiger qu’il soit crucifié et mis à mort par les romains, ce qui entraîna la dispersion du peuple élu, la destruction du Temple de Jérusalem et le transfert des promesses vers le « Novus Israël » [2] que devint, après la venue en ce monde du « Messie » annoncé par les prophètes, l’Église catholique représentant le « peuple de Dieu », c’est-à-dire l’ensemble des baptisés qui ont foi en Jésus-Christ, .

Notes.

1 – Le paradoxe, si l’on peut dire, de la présente situation sanitaire, n’est pas sans nous faire rappeler qu’au XVIIe siècle, pour des motifs qui tenaient, non aux problématiques de prophylaxie corporelle mais en se fondant sur l’exigence disciplinaire qu’imposent les règles spirituelles, époque où l’on était d’ailleurs beaucoup plus conscient qu’aujourd’hui de la nécessaire « pureté » morale des âmes avant que de s’approcher de la sainte table, Antoine Arnauld (1612-1694), fit publier un ouvrage « De la fréquente communion où les sentiments des pères, des papes et des conciles, touchant l’usage des sacrements de pénitence et d’eucharistie, sont fidèlement exposés » (1643), préfacé par Martin de Barcos (1600-1678), neveu du célèbre abbé de Saint-Cyran (1581-1643), dans lequel on invitait les fidèles à se tenir à distance de la communion s’ils n’étaient pas en état d’accéder au sacrement de l’eucharistie, et à « communier intérieurement », en formulant en soi-même et en silence, des repentirs attristés et des sincères regrets de ses péchés. L’ouvrage, qui connut de nombreuses rééditions, fut, à partir de 1648, doté d’un frontispice dessiné par Philippe de Champaigne gravé par François Poilly, représentant la parabole du mauvais convive (Matthieu XXII, 13-14), considéré comme le principal récit biblique sur la « prédestination », où l’invité, indigne, est rejeté hors de la salle où doit se dérouler le festin des noces : « Il lui dit: Mon ami, comment es-tu entré ici sans avoir un habit de noces? Cet homme eut la bouche fermée. Alors le roi dit aux serviteurs : Liez-lui les pieds et les mains, et jetez-le dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de dents. Car il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus. »

2 – Au sujet de la théologie dite de la « substitution », exposée notamment par saint Augustin (+ 430), qui, du point de vue doctrinal, relève de l’antijudaïsme théologique stipulant, ceci en conformité avec l’enseignement des pères de l’Eglise, que l’Ancienne Alliance passée par l’Eternel avec les fils d’Israël est devenue aujourd’hui caduque, le bénéfice de cette Alliance ayant été transférés aux chrétiens qui sont devenus les héritiers de la « Nouvelle Alliance », lire : Saint Augustin et le Tractatus Adversos Judaeos : la doctrine du « Verus Israël »

 

 

Les raisons théologiques de l’antisionisme chrétien

26 novembre 2023

 Benoît XV

Benoît XV (1854-1922)

« Les Juifs n’ont aucun droit de souveraineté sur la Terre Sainte.»

 Les tragiques événements actuels qui se déroulent en Palestine, nous portent à rappeler quels sont les fondements de l’antisionisme chrétien sur le plan théologique, montrant le caractère profondément inacceptable de cette occupation de la Terre Sainte par un Etat laïc, usant de la force militaire et de la violence criminelle, au prétexte d’une prétendue « promesse divine » lui donnant une imaginaire propriété sur une zone géographique qui n’est en rien dévolue par Dieu aux présents occupants qui dominent en Israël de nos jours.

Rappelons que l’État Juif de l’antiquité, après la destruction du Temple et la dispersion du peuple par l’Empire romain suite aux révoltes de l’an 70 et de l’an 135, a été détruit par Dieu, en punition des péchés du peuple hébreu. De ce fait pour l’Eglise, seul le Messie de Dieu, lors de son second avènement, pourra rétablir le royaume d’Israël et les juifs sur leur terre [1].

Herzl

L’Eglise conteste, pour des raisons théologiques, l’idée d’un Etat Juif,

tel qu’il fut constitué selon les modalités de sa création par les sionistes,

c’est-à-dire par les hommes et non par la volonté divine.

Ainsi, l’Eglise conteste, pour des raisons théologiques, l’idée d’un Etat Juif, tel qu’il fut constitué selon les modalités de sa création par les sionistes, c’est-à-dire par les hommes et non par la volonté divine. Car le Retour des juifs en Terre Sainte principalement après la seconde guerre mondiale bien qu’engagé bien des années auparavant, ne fut pas de l’ordre du miracle, ce « mouvement », ne relève pas d’une origine divine, il fut, conjointement, une entreprise de brigandage et de terrorisme de haut niveau qu’il serait fastidieux de décrire en son ensemble, et la conséquence d’un immoralisme frappé de l’Étoile de David.

Certes Notre Seigneur dans les Ecritures parle du retour en Terre Sainte des Juifs (Luc XXI, 24), bien qu’il convienne de voir ce qu’il faut entendre par là [2], mais jamais d’un retour obtenu dans les horribles conditions qui accompagnèrent le mouvement sioniste. Nous sommes là en présence d’une histoire, caricaturale, parodique, immorale, antéchrist et, autant dire le mot : satanique !

Jamais en effet, l’élection du peuple Juif ne lui donne pour mission de devoir reconquérir, comme une sorte de profanation incroyable, la Terre Sainte par les armes, l’occupation militaire et l’oppression criminelle des peuples de la région. On ne peut trouver à tout ceci aucune justification théologique et aucune trace dans l’Ecriture. Ce qui est donc certain, c’est qu’il n’y a aucune dimension spirituelle et divine dans le projet sioniste. Ni dans son intention (vision matérialiste, athée, laïque, raciale), ni dans ses méthodes scandaleuses (meurtres, attentats, violences, oppressions, spoliations, humiliations, etc.). Dieu, fut et est totalement absent du plan actuel d’occupation de la Palestine par les Juifs.

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Dieu est absolument étranger aux abominations criminelles

perpétrées par les terroristes sionistes

qui précédèrent la création de l’Etat d’Israël en 1948 !

N’oublions-pas, qu’afin d’occuper les territoires palestiniens et de créer l’Entité sioniste, des bandes de sionistes armés pratiquèrent, de 1937 jusqu’en 1948 (date de création de l’Etat d’Israël), une longue série de crimes qui furent commis pour semer la terreur au cœur des Palestiniens afin qu’ils quittent leurs domiciles, leurs biens, leurs terrains, enfin leur patrie. La longue liste attristante et terrifiante, accumulant horreurs sur horreurs, donne le vertige, et montre que Dieu est absolument étranger à ces abominations, et il faut la naïveté, tournant le plus souvent à l’aveuglement volontaire et à la mauvaise foi de certains courants chrétiens piégés par une interprétation fautive de l’Ecriture, pour oser prétendre que le retour des Juifs en Palestine est une oeuvre divine ! [3]

Ceci explique pourquoi Saint Pie X, dès 1904, déclarait fermement à Theodor Herzl [4], père fondateur de l’idéologie sioniste, en prévoyant parfaitement ce à quoi conduirait comme folies meurtrières ce projet humain et politique de « retour » avec pour finalité la création d’un Etat hébreu :

« Nous ne pourrons pas empêcher les Juifs d’aller à Jérusalem, mais nous ne pourrons jamais les y encourager. Le sol de Jérusalem n’a pas toujours été sacré, mais il a été sanctifié par la vie de Jésus. Les Juifs n’ont pas reconnu Notre Seigneur et nous ne pourrons donc pas reconnaître le peuple juif. Non possumus. » (Saint Pie X, 25 janvier 1904, Cité du Vatican).

Cette position fut ensuite reprise et réaffirmée par Benoît XV , qui souligna de façon extrêmement explicite : « Les Juifs n’ont aucun droit de souveraineté sur la terre sainte.» (Note en marge de la déclaration de Belfort 1917).

De même, dans une allocution du Consistoire le 10 mars 1919, Benoît XV exprima clairement son anxiété au sujet du plan qui devait créer en Palestine une situation privilégiée en faveur des juifs et « livrer » les monuments chrétiens à des non chrétiens – le 13 juin 1921, il s’alarmait du fait que « les Juifs ne viennent à se trouver en Palestine en position de prépondérance et de privilège ». Plus tard, il insista d’ailleurs fortement pour que les droits de l’Eglise catholique et de toutes les Eglises chrétiennes en Palestine soient scrupuleusement sauvegardés (13 juin 1921).

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Mgr Luigi Barlassina (1894-1947)

Patriarche latin de Jérusalem

« ...L’intention du Sionisme est la conquête de la Palestine.

En vue d’en arriver à leurs fins, les Sionistes recourront à n’importe quel moyen.

ils sont, en réalité, les maîtres de la Palestine, faisant les lois,

et imposant leur volonté à toute la population.»

C’est dans ce contexte qu’en avril et mai 1922, le Patriarche Latin de Jérusalem, Mgr Barlassina, se rendit à Rome, et fit une conférence très remarquée dans laquelle il disait ceci :

« ...L’intention du Sionisme est la conquête de la Palestine. En vue d’en arriver à leurs fins, les Sionistes recourront à n’importe quel moyen. Protégés par les autorités britanniques, ils sont, en réalité, les maîtres de la Palestine, faisant les lois, et imposant leur volonté à toute la population. Les catholiques, les musulmans, et même les Israélites orthodoxes sont soumis à des vexations innombrables. ...ils ont à leur disposition de grandes sommes d’argent envoyées par les organisations sionistes... principalement par celles des Etats-Unis et de Grande-Bretagne. Avec cet argent, ils achètent les terres des pauvres musulmans ruinés par la guerre; ils fondent des écoles et parfois corrompent la conscience morale…. Comme des rapports fondés le prouvent, l’intention des Sionistes est d’exproprier peu à peu les Arabes et les chrétiens… Pour accroître le nombre de leur coréligionnaires, ils organisent l’immigration vers la Palestine de juifs russes, presque tous bolcheviques. Non moins fatale est l’oeuvre d’immoralité des Sionistes; depuis qu’ils sont devenus les maîtres de la Palestine, elle s’est terriblement répandue dans cette terre, baignée par le sang de Jésus-Christ. Des maisons-closes se sont ouvertes à Jérusalem, Haïfa, Nazareth… des femmes de mauvaise vie pullulent partout, et de honteuses maladies se répandent. Aujourd’hui, quelle est la condition des catholiques en Palestine? Subversivement, mais systématiquement, les Sionistes les accablent de toutes les vexations possibles. » (Civilta Cattolica, vol. 2, 1922, pp. 461-462).

 Pie XII : un ami de l’Allemagne !

Pie XII

« Les chrétiens ont le droit d’exercer un contrôle absolu sur leurs lieux de prière. »

(Auspicia Quaedam,1948)

Après la seconde guerre mondiale, alors que l’on assistait à une installation massive des Juifs en Palestine dans des conditions scandaleuses à l’égard des populations locales, de nouveau le pape Pie XII ne fit pas moins de sept interventions dans des Encycliques, des discours et des messages sur la question de Jérusalem, soulignant que les « Lieux Saints devaient être préservés, que les fidèles devaient y avoir libre accès sans danger, et que les chrétiens avaient le droit d’exercer un contrôle absolu sur leurs lieux de prière. » (Auspicia Quaedam, 1 mai 1948)

Toujours dans « Auspicia Quaedam », Pie XII faisait cette demande :  « Faisons en sorte que la religion, défenseur  de  toutes  les  vertus,  puissent jouir de la liberté qui lui est due. Et faisons en sorte que le travail pacifique des hommes – placé sous les auspices de la justice et de l’élan divin de la charité – produise d’abondants fruits pour le bien de tous ». Puis, en faisant référence aux Lieux Saints, le Pape appelait à prier afin que « la situation en Palestine puisse enfin être résolue dans la justice, et que la paix et la concorde puissent enfin triompher ».

Par la suite, dans son Encyclique « Redemptoris nostri », en date du 15 avril 1949, Pie XII invitait une nouvelle fois chacun, et en premier lieu les catholiques du monde entier, à s’engager à « persuader les gouvernants des nations, et ceux dont le devoir est de régler cette importante question, à garantir à la Ville Sainte et à la région environnante un statut juridique approprié, dont la stabilité ne peut être assurée que par un accord commun entre les nations qui aiment la paix et respectent les droits des autres. » Ceci avait surtout pour but, de dénier aux sionistes leur prétention à l’autorité sur les Lieux Saints, et plaider en faveur de l’internationalisation de Jérusalem.

Nous le voyons, l’Eglise d’avant Vatican II dans sa sagesse, malgré les assurances que Theodor Herzl apportait à saint Pie X quant au statut des Lieux saints, opposera toujours le fameux « non possumus » qui fut la réponse catholique traditionnelle dans son attitude face au sionisme et à l’Etat d’Israël ; une attitude antisioniste fondée sur le refus théologique durable d’un retour des Juifs sur leur terre ancestrale obtenu sans le concours de la Divine Providence, mais par l’utilisation de moyens inacceptables et de méthodes indignes en contradiction complètes avec les lois de Dieu, dont les terribles conséquences n’ont de cesse de produire les fruits pervers dont une constante actualité nous montre les redoutables effets.

 Notes.

[1] Rappelons que la position d’hostilité de l’Eglise à l’égard de la prétention à la possession des lieux saints par les Sionistes, participe d’une compréhension attentive de l’Histoire Sainte et du peuple Juif, beaucoup plus complexe que certains, dans leur naïveté, ne l’imaginent. En effet, y avait en réalité deux royaumes chez les Juifs de l’Antiquité : celui de Jacob (Israël) et celui de Juda. D’après l’oracle de Jacob dans le livre de la Genèse, le sceptre de l’autorité ne devait en aucun cas être retiré à Juda, jusqu’à ce que vienne celui qui était considéré comme « l’attente des nations, c’est-à-dire le Messie. De fait, le royaume de Juda a toujours eu la primauté sur celui d’Israël, et en même temps, ce qui est paradoxal, l’indépendance de Juda n’a vraiment existé qu’à la fin, pendant une courte période de quatre-vingts ans, de 142 à 63 avant J-C, entre la fin de la domination séleucide et le commencement de la domination romaine. Ainsi, lorsque les juifs firent appel à Pompée en 66 av. J-C, ils déclarèrent qu’ils ne souhaitaient plus avoir de roi. Ainsi se réalisait la prophétie, car Jésus Christ est venu juste après que le sceptre fût enlevé à Juda. Si l’on comprend la prophétie comme saint Augustin l’expose clairement dans La Cité de Dieu, elle s’est également réalisée en tous points, signifiant concrètement qu’il y aurait des rois en Juda avant la venue du Messie, mais qu’ils disparaîtront définitivement après sa venue. Or, la prophétie s’est réalisée de façon très frappante, car les juifs n’ont vraiment eu de rois que pendant quatre-vingts ans (tous n’étant d’ailleurs pas juifs). Ainsi, après la domination des Babyloniens, puis des Perses, des Grecs, et enfin des Séleucides, les Juifs ont eu juste assez de rois pour que la prophétie se réalise, et cela au moment prédit, c’est-à-dire juste avant la venue du Christ.  Après la mort de Jésus Christ (vers 30), les Juifs se sont entretués dans une guerre atroce. Vespasien, proclamé empereur par les légions à Alexandrie, envoya  son fils Titus en Judée, et l’armée romaine, en 70, rasa entièrement la ville, n’y laissant que trois tours et un mur. Le temple fut entièrement détruit et le sacrifice cessa définitivement. Cette destruction de la ville sainte fut un choc sans précédent depuis l’exil de 587 av. J-C, et marque la fin du royaume de Juda qui a cessé d’avoir un sens depuis la venue du Christ, ramenant les criminelles velléités Sionistes dont une constante actualité montre le fol entêtement, à une effective impiété du point de vue prophétique

[2] Que faut-il entendre sous le nom de « Retour des Juifs en Terre Sainte », tel qu’on le trouve dans l’Ecriture ? Quelle est donc cette terre évoquée par les Ecritures ? car une terre est bien indiquée dans les textes, même si les textes allégués prouvent qu’en réalité la « Terre Sainte » était promise aux Juifs pour toujours, mais à condition qu’ils demeureraient fidèles au Seigneur (indice qui aurait dû éveiller l’attention des sionistes), et que représente ce retour qui signalera la fin des temps, ou du moins du « temps des nations » pour reprendre l’expression de l’évangile de Luc (Luc XXI, 24) ? La réponse est simple, tellement simple et chrétienne, en correspondance avec la vérité de la Révélation si l’on n’en reste pas à une lecture littérale et charnelle du texte sacré, mais que l’on sait atteindre son sens spirituel et religieux véritable, qu’elle n’est même pas parvenue à la conscience prétendument catholique des sionistes.

La voici :

La « Terre » où Israël converti et repenti de ses péchés sera ramené n’est autre que l’Église de Jésus-Christ, 1’Église catholique, apostolique et romaine. C’est elle qui est la vraie Terre promise en ce monde !  Sous le nom de « terre », comme le démontre parfaitement Mgr Augustin Lemann (1836-1909), dans L’Avenir de Jérusalem, livre magnifique écrit par un Juif hautement instruit de la signification de son baptême, explique ceci :

«  Le retour en Palestine des juifs et la fondation d’un nouvel État juif, c’est la future catholicité de l’Église du Christ qui est prédite sous ces figures. Si quelques détails de la belle description de cet âge d’or se sont réalisés pour les Juifs après la fin de la captivité de Babylone, la prospérité qu’elle annonce ne peut convenir qu’à l’Israël spirituel, à l’Église chrétienne, où les vertus fleurissent sans cesse, et où les travaux et les succès des hommes apostoliques se succèdent sans interruption. C’est donc en vain que les Juifs charnels se promettent que cette prophétie aura un jour, pour eux, un accomplissement littéral conforme aux désirs terrestres de leur cœur. »  (A. Lemann, L’Avenir de Jérusalem, espérance et chimères, 1901).

[3]  La liste des actes barbares accumulant horreurs sur horreurs, qui participèrent de la fondation de l’Etat hébreu en 1948, est hallucinante :

  • Massacre de Haïfa : il fut perpétré le 6 mars 1937, dans le marché de la ville. Un membre des bandes Alatsel et Lihi lança une bombe sur des Palestiniens pour en tuer 18 et en blesser 38 autres.
  • Massacre d’Al-Quds : il fut perpétré le 31 septembre 1937, dans le marché de légumes de la ville. Un membre de l’organisation terroriste sioniste d’Alatsel lança une bombe sur le marché avoisinant le portail de Naplouse. Des dizaines de Palestiniens y périrent et tant d’autres furent blessés.
  • Massacre de Haïfa : il fut perpétré le 15 juillet 1937, dans le marché de la ville. Les terroristes de la bande Alatsel firent exploser deux voitures piégées. 21 Palestiniens tombèrent en martyre ; 52 autres furent blessés.
  • Massacre d’Al-Quds : il fut perpétré le 15 juillet 1938. Un membre de l’organisation terroriste sioniste Alatsel lança une bombe sur des croyants palestiniens qui quittaient une mosquée de la ville. 10 personnes y laissèrent la vie et 3 autres furent blessées.
  • Massacre de Haïfa : il fut perpétré le 25 juillet 1938, dans un marché de la ville. Les terroristes de la bande Alatsel firent exploser une voiture piégée, dans le marché arabe de la ville. 25 Palestiniens tombèrent en martyre ; 70 autres furent blessés.
  • Massacre de Haïfa : il fut perpétré le 28 juillet 1938, dans un marché de la ville. Un terroriste de la bande Alatsel y lança une grenade pour tuer 47 Palestiniens.
  • Massacre d’Al-Quds : il fut perpétré le 26 août 1938, dans le marché arabe de la ville d’Al-Quds. La bande Alatsel fit sauter une voiture piégée pour tuer 34 Palestiniens et en blesser 35 autres.
  • Massacre de Haïfa : le 27 mars 1939, deux bombes furent explosées par la bande d’Alatsel pour assassiner 27 Palestiniens et en blesser 39 autres.
  • Massacre du village Al-Cheikh : 12 juin 1939, des membres de l’organisation terroriste Haganah attaquèrent ce village du sud-est de la ville de Haïfa. Ils enlevèrent cinq de ces habitants pour les tuer plus tard.
  • etc….ceci jusqu’en 1948.

Il s’agit donc d’un plan de guerre (discuté dans les années 30 et constamment mis à jour) destiné à prendre le contrôle des institutions mandataires dès leur évacuation par les Britanniques, et de la destruction des centres névralgiques de l’économie palestinienne, de leurs récoltes, commerces, moyens de communications, afin de rendre impossible toute vie économique et sociale chez les Palestiniens. Ce plan, selon l’historien israélien Benny Morris, recommandait le « nettoyage » des villages palestiniens.

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Résultat de ce plan :

– 400 villages palestiniens ont été totalement rasés pour rendre impossible leur retour et effacer de la mémoire du monde toute trace de ce crime de masse.

– 750 000 Palestiniens, estimation basse et néanmoins officielle de l’ONU, ont été chassés de leurs terres.

– 78% des terres de la Palestine mandataires sont passées aux, juifs ; ils n’en possédaient que 7,6% en 1947.

– 5000 comptes en banque, des têtes de bétails et autres biens ont été confisqués et officialisés par une loi de 1950 sur « les biens des absents. »

(Cf. M. Bar-Zohar, The Armed Prophet, biographie de Ben Gourion, Londres, 1967, et I.Pappé, Le Nettoyage ethnique de la Palestine, Fayard, 2008).

[4] Theodor Herzl, qui rencontra saint Pie X, multipliera les contacts avec les chefs d’État, le sultan Habdul-Hamid III, l’empereur Guillaume II et le ministre britannique Joseph Chamberlain. En 1903, celui-ci lui offrira même d’installer l’État juif en Afrique, sur le territoire de l’Ouganda, alors possession britannique. Theodor Herzl, absolument insensible à la composante religieuse du sionisme et craignant de ne jamais avoir gain de cause en Palestine, se saisira sans tarder de cette offre. Il sera suivi par Éliezer Ben Yéhouda, le créateur de l’hébreu moderne, et par le mouvement religieux ultranationaliste Mizrahi. Il réunit donc à Bâle, en août 1903, un VIe Congrès sioniste et annonce aux délégués : «J’ai une grande surprise pour vous : Sa Majesté, le souverain de l’empire britannique, vous offre un cadeau, l’Ouganda !»

La Question : Qui sommes-nous ?

25 novembre 2023

L A  Q U E S T I O N

  

 

« La Question » est un collectif, ou plus exactement une « société spirituelle » constituée autour d’un projet religieux,  vouée à la défense de la Tradition et des vérités de la sainte religion chrétienne – ne cachant pas ses sympathies pour l’œuvre de Mgr Lefebvre (1905-1991) et de l’abbé Georges de Nantes (1924-2010) – société établit selon le modèle des confréries de Pénitents [1] ou de la Compagnie du Saint-Sacrement [2], dont l’objet est de se consacrer, non à la charité et à l’assistance des prisonniers ou des mourants, mais à la critique théorique de la désorientation des mœurs, la dénonciation des doctrines impies, la stigmatisation rigoureuse de l’erreur, tout en oeuvrant à la propagation de la Foi et au rayonnement de l’Evangile, dans le rappel constant de la doctrine catholique et l’absolue conformité aux enseignements de l’Eglise [3]

C’est pourquoi, dans la fidélité aux principes des anciennes confréries pieuses de Pénitents ou de la Compagnie du Saint-Sacrement, nous œuvrons sur La Question de façon anonyme, afin que nul ne se glorifie de ses oeuvres et que toujours tous s’humilient pour la plus grande Gloire de Dieu, instituant le secret qui est l’âme de La Question comme il fut  « l’âme de la Compagnie du Saint-Sacrement, car il permet notamment de libérer les œuvres des méfaits de l’amour propre » [4], tel Dieu caché en Jésus-Christ.

Le secret est l’âme de La Question

comme il fut  celui de la Compagnie du Saint-Sacrement,

car il permet « de libérer les œuvres des méfaits de l’amour propre ».

 

  Nous suivons donc avec respect les recommandations du père Bourdaloue (1632-1704), qui vantait la nécessité du sacrifice de la personnalité pour le chrétien dans son action en ces termes :

«Humilions-nous, mais sincèrement, mais profondément, et notre humilité vaudra mieux pour nous que les plus grands talents, mieux que tous les succès que nous pourrions avoir dans les emplois même les plus saints et dans les plus excellents ministères, mieux que tous les miracles que Dieu pourrait opérer par nous : comment cela ? parce que l’humilité et le secret seront pour nous une voie de salut beaucoup plus sûre. Plusieurs se sont perdus par l’éclat de leurs talents, de leurs succès, de leurs miracles : nul ne s’est perdu par les sentiments dune vraie et solide humilité. » (Cf. Pensées diverses sur l’orgueil et l’humilité, t. I. 1733).

Ainsi, nous nous effaçons volontairement, en nous refusant même à l’utilisation de pseudonymes qui pourraient encore constituer une forme déguisée de vanité [5], et nous nous retranchons, symboliquement et  volontairement derrière l’humble robe et l’austère cagoule de l’intitulé générique : « La Question », nous mettant à distance du siècle afin que disparaissent nos individualités pour la plus grande gloire de Dieu, abandonnant entièrement nos identités mondaines en nous soumettant à la proclamation des Pénitents noirs de la « Confrérie de la Sainte-Croix et de la Miséricorde » [6]

« O Crux Ave Spes Unica ! »

  Par ailleurs, conscients du rôle bénéfique que joua la Sainte Inquisition pour la préservation de la chrétienté en lui évitant d’être corrompue par le poison des idées révolutionnaires et le libéralisme [7], nous ne craignons pas de revendiquer ce saint Tribunal comme le modèle même de ce que doit être notre action – ceci expliquant notre intitulé : « La Question », sachant le rôle salvifique que joua l’examen des hérétiques et des ennemis de la foi pour la purification des âmes et la préservation de la vérité – n’hésitant pas sur ce point, comme en bien d’autres, à nous affirmer disciples de Joseph de Maistre, notamment lorsqu’il déclarait :

  « Il n’y a rien de si juste, de si docte, de si incorruptible que la sainte Inquisition, et si, à ce caractère général, on ajoute encore celui du sacerdoce catholique, on se convaincra, avant toute expérience, qu’il ne peut y avoir dans l’univers rien de plus calme, de plus circonspect, de plus humain par nature que le tribunal de l’Inquisition. Dans ce tribunal établi pour effrayer l’imagination, et qui devait être nécessairement environné de formes mystérieuses et sévères pour produire l’effet qu’en attendait le législateur, le principe religieux conserve néanmoins toujours son caractère ineffaçable. Au milieu même de l’appareil des supplices, il est doux et miséricordieux, et parce que le sacerdoce entre dans ce tribunal, ce tribunal ne doit ressembler à aucun autre. En effet, il porte dans ses bannières la devise nécessairement inconnue à tous les tribunaux du monde, MISERICORDIA ET JUSTITIA. » (Lettres à un gentilhomme russe sur l’Inquisition espagnole, Lettre II, 1815.)

 

« Il n’y a rien de si juste, de si docte, de si incorruptible

que la Sainte Inquisition »

De la sorte, alors que le siècle est entièrement livré aux mains des puissances de l’Enfer accélérant sa course démentielle vers une désorientation de plus en plus marquée, et que la société apostate, pécheresse et criminelle, depuis la terrible Révolution satanique et antichrétienne de 1789, se précipite vers un abîme qui prend de plus en plus le visage de l’ignoble décadence contemporaine conduisant les âmes à leur perdition éternelle, nous brandissons avec force et conviction l’étendard de la Vérité catholique au seuls noms sacrés de :

« Justice et Miséricorde » !

 Notes.

1. C’est en 1267, à Rome, que Saint Bonaventure créa  la « Confrérie du Gonfalon ».  L’habit célèbre qu’attribua ce saint fondateur à cette Confrérie, deviendra la marque générale des Pénitents. La cagoule couvrant le visage en signe d’humilité, symbolisant l’égalité de tous devant la mort, contribuant à l’anonymat du pénitent en masquant les traits de son visage, la corde relevant de la discipline et de du renoncement

2. La Compagnie du Saint-Sacrement fut fondée en 1627 par le duc de Ventadour. Sa mission se résumait à cette volonté : « faire tout le bien possible et éloigner tout le mal possible ». La Compagnie, qui fonctionnait comme une véritable confrérie chacun s’adonnant à la prière pour le salut des confrères défunts les morts agissant en intercession dans le Ciel pour les vivants, était pour ses membres un moyen de sanctification et toutes ses actions, menées discrètement, étaient vouées uniquement à cela. Bossuet exprima en 1652, le projet de la Compagnie du Saint-Sacrement : « bâtir Jérusalem au milieu de Babylone ».

3. Nous n’oublions pas que le réseau internet dans lequel nous intervenons, loin d’être un espace neutre, est une matrice virtuelle éminemment perverse qui a été pensée et réalisée par des individus dénués de religion, qui voulurent, par le truchement de cet accélérateur général de l’information de toute nature, surtout la plus abjecte, immonde et ténébreuse, précipiter plus rapidement encore l’avènement d’un monde sans-Dieu globalisé, immoral, blasphématoire, vidé et coupé de tous fondements traditionnels, c’est-à-dire esclave du démon.

4. A. Tallon, La Compagnie du Saint-Sacrement, 1629-1667, Cerf, 1990, p. 65.

5.  Les membres de La Question, ne s’interdisent cependant pas parfois, à titre privé, d’exprimer leurs analyses et défendre les positions de la Tradition s’ils le souhaitent, ou lorsque cela s’avère nécessaire voire utile. Mais ils le font toujours, lorsque cela se produit, non au titre de La Question mais uniquement en leur nom propre.

6. Joseph de Maistre (1753-1821), fut membre de la « Confrérie de la Sainte-Croix et de la Miséricorde », fondée en 1594 par saint François de Sales érigée en la ville de Chambéry et unie à celle de saint Jean Decolat de Rome par Clément VIII, plus connue sous le nom de « Pénitents Noirs » de par la haute cagoule de velours noir, ne laissant apparaître que les yeux, qui couvrait le visage de ceux qui, en procession solennelle, revêtus d’un sac de toile défilaient nu-pieds un cierge dans une main et le chapelet dans l’autre. Au sein  de la « Confrérie de la Sainte-Croix et de la Miséricorde », on apprenait à méditer sur les fins dernières et la misère de l’homme, et là, plus qu’ailleurs, était mis au centre de la pratique le memento mori, c’est-à-dire une authentique méthode de la pensée de la mort, qui, naturellement, mène à l’ars moriendi, cet « art » si particulier mais également si nécessaire qui insiste sur la préparation de chacun à la bonne mort par un regard jeté sur la fuite du temps, les tristes illusions du monde, et la vanité des choses d’ici bas.

7. En tant que doctrine constituée, le libéralisme a été radicalement censuré et condamné par l’Eglise, qui l’a qualifié sous les termes de « rationalisme » et de « naturalisme » – la condamnation la plus explicite de cette hérésie figure dans la Constitution « De Fide » du Concile de Vatican I, en 1870.

Le serment anti-moderniste de saint Pie X : Sacrorum antistitum

21 juin 2023

Pie X   

« Les modernistes sont  les pires ennemis de l’Église,

et le modernisme  l’égout collecteur de toutes les hérésies. »

(S. Pie X, Motu proprio Praestantia, 1907).

 

Le 1er septembre 1910 paraissait le motu proprio Sacrorum antistitum du pape saint Pie X sur les mesures pratiques contre le modernisme. Le 8 août de la même année était publié le décret Quam singulari sur l’âge de la première communion, suivi le 25 août de la lettre Notre charge apostolique condamnant les erreurs du Sillon. 

   Sacrorum antistitum reprenait les points principaux de l’encyclique Pascendi en s’opposant notamment à l’immanentisme et aux idées religieuses de Spinoza (1632-1677). Il fut durement critiqué par les libéraux jusqu’à sa suppression par Paul VI à l’époque du concile Vatican II.

La crise moderniste commence en fait au milieu du XIXe siècle, alors que le Syllabus (1864) et l’essai de Charles Darwin (1809-1882) – De l’origine des espèces au moyen de la sélection naturelle, ou la Préservation des races favorisées dans la lutte pour la vie (1859) -, ont reconfiguré l’ensemble de l’intelligentsia européenne. Elle se prolonge jusqu’au milieu du XXe siècle et affecte durablement cinq pays d’Europe occidentale : l’Allemagne, l’Angleterre, la Belgique, la France et l’Italie, tandis que le Canada francophone connaît à cet égard un sort spécifique.

 N’oublions pas que la lutte contre le modernisme a été le grand combat du XXe siècle. Dans « Le Paysan de la Garonne », Jacques Maritain (1882-1973), peu suspect d’intégrisme, écrivit pourtant que le modernisme du temps de saint Pie X fut un simple rhume des foins au regard des dévastations de l’après-Concile… Corollaire politique de cette condamnation pontificale, la Lettre sur le Sillon soulignait que la véritable civilisation ne peut exister sans la vraie religion.

Son actualité est frappante alors que la France entre de plus en plus dans la barbarie !

Voici le texte du serment anti-moderniste contenu dans le Motu proprio Sacrorum antistitum, promulgué le 1er septembre 1910 par le pape Saint Pie X, que devait prononcer tout clerc lors de son ordination ou encore avant d’accéder à une chaire d’enseignement ou à un office ecclésiastique, et qu’il serait indispensable de rétablir aujourd’hui.

EXTRAITS DU SERMENT ANTI-MODERNISTE DE S. PIE X

Moi, N…, j’embrasse et reçois fermement toutes et chacune des vérités qui ont été définies, affirmées et déclarées par le magistère infaillible de l’Eglise, principalement les chapitres de doctrine qui sont directement opposés aux erreurs de ce temps.

Et d’abord, je professe que Dieu, principe et fin de toutes choses, peut être certainement connu, et par conséquent aussi, démontré à la lumière naturelle de la raison « par ce qui a été fait » Rm 1,20 , c’est-à-dire par les œuvres visibles de la création, comme la cause par les effets.

Deuxièmement, j’admets et je reconnais les preuves extérieures de la Révélation, c’est-à-dire les faits divins, particulièrement les miracles et les prophéties comme des signes très certains de l’origine divine de la religion chrétienne et je tiens qu’ils sont tout à fait adaptés à l’intelligence de tous les temps et de tous les hommes, même ceux d’aujourd’hui.

Troisièmement, je crois aussi fermement que l’Eglise, gardienne et maîtresse de la Parole révélée, a été instituée immédiatement et directement par le Christ en personne, vrai et historique, lorsqu’il vivait parmi nous, et qu’elle a été bâtie sur Pierre, chef de la hiérarchie apostolique, et sur ses successeurs pour les siècles.

Quatrièmement, je reçois sincèrement la doctrine de la foi transmise des apôtres jusqu’à nous toujours dans le même sens et dans la même interprétation par les pères orthodoxes ; pour cette raison, je rejette absolument l’invention hérétique de l’évolution des dogmes, qui passeraient d’un sens à l’autre, différent de celui que l’Eglise a d’abord professé. Je condamne également toute erreur qui substitue au dépôt divin révélé, confié à l’Epouse du Christ, pour qu’elle garde fidèlement, une invention philosophique ou une création de la conscience humaine, formée peu à peu par l’effort humain et qu’un progrès indéfini perfectionnerait à l’avenir.

Cinquièmement, je tiens très certainement et professe sincèrement que la foi n’est pas un sentiment religieux aveugle qui émerge des ténèbres du subconscient sous la pression du cœur et l’inclination de la volonté moralement informée, mais qu’elle est un véritable assentiment de l’intelligence à la vérité reçue du dehors, de l’écoute, par lequel nous croyons vrai, à cause de l’autorité de Dieu souverainement véridique, ce qui a été dit, attesté et révélé par le Dieu personnel, notre Créateur et notre Seigneur.

[…]

Enfin, je garde très fermement et je garderai jusqu’à mon dernier soupir la foi des Pères sur le charisme certain de la vérité qui est, qui a été et qui sera toujours « dans la succession de l’épiscopat depuis les apôtres », non pas pour qu’on tienne ce qu’il semble meilleur et plus adapté à la culture de chaque âge de pouvoir tenir, mais pour que « jamais on ne croie autre chose, ni qu’on ne comprenne autrement la vérité absolue et immuable prêchée depuis le commencement par les apôtres.

Toutes ces choses, je promets de les observer fidèlement, entièrement et sincèrement, et de les garder inviolablement, sans jamais m’en écarter ni en enseignant ni de quelque manière que ce soit dans ma parole et dans mes écrits.

J’en fais le serment ; je le jure.

Qu’ainsi Dieu me soit en aide et ces saints Evangiles.

Lire pour un développement plus complet du sujet :

LE SERMENT ANTIMODERNITE DE SAINT PIE 

OU LE VENIN SPÉCULATIF DE L’HÉRÉSIE MODERNE

FACE A LA DOCTRINE SACRÉE DE L’ÉGLISE

Le réalisme chrétien contre la pensée mythologique

2 juin 2023

« L’Eglise non seulement conseille,

mais ordonne aux Docteurs chrétiens

d’appeler à leur aide la philosophie ».

Léon XIII – Æterni Patris, 1879.

L’athéisme tente d’imposer l’idée que la religion relèverait d’une pensée iréelle, abstraite. Or c’est sans doute l’inverse qui est le cas, puisque l’athéisme philosophique repose sur un idéalisme religieux, une religion magique et idolâtrique qui n’est autre que le vieux panthéisme païen.

En effet, la pensée philosophique n’est pas étrangère au christianisme, et la longue et riche histoire de la philosophie chrétienne, prouve les liens privilégiés qu’entretiennent l’interrogation et la Révélation. Même si les éléments de la philosophie semblent aujourd’hui, à la faveur de l’athéisme et de la désacralisation, se perdre dans des spéculations délirantes, il est bon, d’autant que beaucoup se demandent parmi les étudiants catholiques ce que peut être une perspective philosophique authentique en peinant à rédiger leurs thèses tout en n’entendant plus rien au thomisme, de présenter les bases initiales de la pensée réaliste, bases qui ont été développées à travers les siècles par les docteurs et théologiens de l’Eglise et trouvent encore au XXe siècle des maîtres de premier ordre comme, le père Garrigou-Lagrange, Aimé Forest, Etienne Gilson ou encore Jacques Maritain, pour ne citer que les plus connus.

I. L’enseignement de l’Eglise

En réaction aux thèses matérialistes idéalistes et subjectivistes, le pape Léon XIII dans l’encyclique Æterni Patris sur la Philosophie chrétienne datée du 4 août 1879 invitait à l’étude de la philosophie de saint Thomas d’Aquin et la prescrivit pour la formation sacerdotale dans les séminaires.

« Toute assertion contraire à la vérité de la foi surnaturelle

est absolument fausse,

attendu que le vrai ne peut être contradictoire au vrai… »

  Mais il convient de savoir que l’Eglise catholique préconise toujours l’enseignement de la doctrine de saint Thomas (notamment par la liste des 24 thèses thomistes du Pape saint Pie X toujours en vigueur). En effet en 1914 la Congrégation romaine des Séminaires et Universités promulgua une liste de 24 thèses thomistes considérées comme normæ directivæ tutæ afin de lutter contre le modernisme : c’est la principale mesure intellectuelle prise par l’Église Catholique durant la crise moderniste. Après la mort de Pie X, en 1917, le Pape Benoît XV fit réviser le Code de droit canonique, recommandant la doctrine de Thomas et approuvant les 24 thèses.

Toutefois, quelles sont les bases de la philosophie chrétienne, qui mettent à jour l’erreur profonde du matérialisme magique et irrationnel ?

II. Qu’est-ce que l’interrogation ontologique ?

Il est en effet très curieux, surprenant même, de voir s’enflammer l’esprit pour une essence, et qui plus est de le voir transmettre ce feu comme si en dépendait tout le sens même de la validité existentielle de sa présence au monde. L’interrogation matinale sur la vérité, sur les principes premiers est donc incontestablement et viscéralement logée au plus profond de la fibre intime de l’être humain, l’homme est celui qui interroge. Poser donc la question de l’essence de la philosophie, c’est inévitablement se trouver en face de l’essence de l’interrogation. De ce fait répondre à : « qu’est-ce qu’interroger ? » serait déjà répondre en partie à : « qu’est-ce que la philosophie ? »

Aristote

« Qu’est-ce qu’interroger ? »

Toutefois n’est pas forcément philosophique n’importe quelle réponse à n’importe quelle interrogation, d’ailleurs la philosophie ne surgira sur la scène de l’histoire en tant que telle, c’est-à-dire en tant que pensée authentique, qu’en exposant une méthode originale (non originaire puisque le mythe vient avant la pensée), du processus de la question et de la réponse. Or ce procès dialectique est en réalité un procès ontologique, ce qui revient à dire qu’il regarde l’existant dans son ensemble et l’interroge comme existant, l’interroge comme présence. Et c’est bien du fait que l’existant soit présent qui étonne radicalement le philosophe, c’est cette présence massive et énigmatique qui l’éveille à la pensée de l’être.

III. Une Présence Etonnante.

Mais si c’est bien de l’être dont il est question, qui fait la question, si c’est bien de l’être dont-il s’agit lorsque nous parlons de présence, la philosophie se distinguera alors en ce qu’elle pense qu’il ne saurait y avoir de réponse ne respectant pas les lois propres de l’être lui-même. C’est pourquoi son approche de la question est une ontologie, et non une mythologie.

Une ontologie en ce sens que, « la vérité logique et la vérité ontologique sont toujours unies, car le principe d’être est aussi le principe du connaître, il ne saurait être séparés » [1], mais aussi une ontologie au titre de sa manifeste curiosité au sujet de l’être en lui-même et de ce qui en dépend, une curiosité étonnée, nourrie de la surprise vis-à-vis du fait qu’il y ait de l’être et non pas rien.

Il faut bien en convenir, c’est tout de même de cette surprise, de cet étonnement, qui sont comme l’aurore de toute pensée véritable, que provient le saisissement devant l’existence ; et à ce titre nous sommes bien en présence d’une expérience existentielle en fait d’expérience philosophique, où s’éveille, dans l’étonnement, l’être de l’étant. Si l’on y pense il est bien plus étonnant qu’il y ait quelque chose plutôt que le néant, le fait qu’il y ait quelque chose est bien plus surprenant, à la réflexion, que si rien n’avait jamais surgit du rien. Mais il y a de l’être, et c’est bien ce qui fait question, la question, la question par excellence de la philosophie : pourquoi l’être et non pas le néant ?

« Il ne saurait y avoir de réponse  ne respectant pas les lois propres de l’être lui-même. C’est pourquoi son approche de la question est une ontologie, et non une mythologie. » (Saint Thomas d’Aquin).

    « L’existence, la substance, la vie, sont immédiatement saisie par l’intelligence disait le père Garrigou-Lagrange (1877-1964), avant toute démonstration. […] L’existence, la substance, la vie ne sont certes pas des qualités sensibles, comme la couleur ou le son, ni des objets sensibles communs à plusieurs sens, comme l’étendue ou la figure des corps ; mais immé­diatement, dès que se présente le corps d’un homme qui vient vers toi, tu perçois par ton intelligence ce qu’un chien ne per­cevra jamais, lui qui ne peut saisir le sens (le ce petit mot est, tu perçois par ton intelligence qu’il y a là non pas seulement du coloré, mais de l’être, du réel, avec plus d’attention un être qui est un et le même sous ses phénomènes multiples et chan­geants, c’est-à-dire une substance ; avec plus d’attention encore, un être qui agit par lui-même, qui marche, respire, qui parle, en un mot qui vit. Tu saisis tout cela sans avoir besoin de raisonner ; c’est plus sûr que tes raisonnements ; tu n’en doutes évidemment pas. Autrement, pourquoi me parlerais-tu, si tu doutais de mon existence et de ma vie ? » [2]

IV. Le Consentement au Réel.

Encore faut-il, pour ressentir cette présence de l’être, se laisser questionner par ce qui est, accepter d’être interroger par l’existence concrète et immédiate, ne pas masquer ou empêcher la possibilité d’émerveillement devant le réel. Le philosophe est celui qui accepte d’arracher le voile de l’habitude mondaine qui obscurcit la relation primordiale à l’être, afin de laisser libre cours au regard authentique. Cette disposition est une ouverture consentante, une disponibilité car, « l’homme qui parle de l’être, doit se situer dans l’étonnement qui l’ouvre à ce dont il provient [3]. » Or l’étonnement à ce dont nous provenons a été tout simplement oublié, perdu. C’est ce long chemin de retour qu’il nous faut effectuer, un « chemin qui reculant nous mène en avant ».

Le chemin de retour est tout d’abord un consentement à l’être, une soumission acceptée. De toute manière, il ne s’agit pas de céder à une sollicitation qu’on serait à même de refuser, le réel ne nous fait pas juge de son opportunité : il est ! Consentir au réel c’est donc tout simplement reconnaître qu’il fait question, c’est accueillir tout simplement et intelligemment le choc des choses. C’est penser honnêtement l’objectivité du réel, son indépendance par delà notre faible subjectivité personnelle. C’est oser affirmer sans crainte la suprématie et l’antériorité de l’être sur la conscience, de l’existence sur l’essence.

aristote-2

« L‘homme qui parle de l’être,

doit se situer dans l’étonnement

qui l’ouvre à ce dont il provient.»

(Aristote)

 

   Comme le soulignait Mgr Charles Journet dans son Introduction à la théologie (1947), « l’ouverture au réel passe par la compréhension que l’idée ne donne pas l’existence, mais qu’elle en est issue« . Le réel n’est pas créé par la pensée ; méconnaître la dépendance première de la pensée vis-à-vis de l’être c’est enfermer la pensée en elle-même, la rendre sourde au concret, c’est tomber dans un idéalisme narcissique incapable d’appréhender la réalité elle-même. Dans un premier temps penser l’être, c’est penser l’être concret c’est-à-dire ce qui est comme étant et non comme idée. Il est fondamental de comprendre que l’on ne rejoint jamais l’être par l’idée, parce que l’idée provient du réel et qu’elle n’est pas première -l’idée est soumise au réel- elle est produite par l’existence et non productrice de l’existence. Le propre de la philosophie grecque c’est d’avoir découvert que l’existence n’est pas une détermination comme les autres, elle ne s’identifie à aucuns des étants mais doit être comprise comme la possibilité de chaque étant à subsister dans son être.

On ne rejoint jamais l’être par l’idée, parce que l’idée provient du réel et qu’elle n’est pas première. Etre fidèle à la nature même de la philosophie, c’est savoir consentir à la primauté décisive et matinale de l’existence elle-même.

L’existence est la détermination initiale, et à ce titre être fidèle à la nature même de la philosophie, c’est savoir consentir à la primauté décisive et matinale de l’existence elle-même. Ce consentement est en même temps une disposition accueillante, une disposition originaire, qui ouvre l’esprit et rend possible la saisie de ce qui est. Cette disposition permet à l’esprit de vérifier son accord intime avec le réel, de s’ouvrir vitalement au monde, car l’objet du discours philosophique est d’entendre ce que les choses disent effectivement par le fait même qu’elles sont.

Conclusion

Tel est le sens de l’ouverture ontologique au réel, tel est le sens même de la démarche philosophique. « Cette attitude qui consiste à s’émerveiller, à s’étonner est typique du philosophe ; la philosophie en effet ne commence pas autrement » [4]. L’affirmation de l’être est avant tout un acte de fidélité de la pensée à l’acte premier qui anime toute réalité, la pensée aussi bien que les choses, et fonde par la même la relation de la pensée aux choses.

La reprise d’une démarche ontologique impose, comme son impératif premier et primordial, ce consentement à l’être sans lequel aucune démarche authentique ne peut être sérieusement mise en oeuvre. Il ne s’agit pas de considérer cet impératif comme une invitation subsidiaire, car la dimension de présence des choses qui sont, est une dimension ontologique dont nous avons, certes, pour mission de mettre en lumière le lien constitutif, mais surtout à nous laisser enseigner par leur existence réelle : la réalité est le premier maître. Revenir en toute simplicité au réel, c’est obliger le sujet à faire silence et accueillir ce qui est, accueillir le réel dans toute sa force matinale et brutale.

Notes.

[1] Aristote, Métaphysique, Vrin, 1964. Pour Aristote la logique a un rôle fondamental, comprendre ce qui arrive en observant les lois de ce qui existe de manière à pouvoir énoncer une connaissance véritable des êtres et des choses, et par analogie de l’être en tant qu’être. L’être pour Aristote ne peut pas être étranger aux catégories logiques, puisque ces catégories sont des attributions de l’être lui-même.

[2] R. Garrigou Lagrange, o.p., Hasard ou finalité, sens commun et philosophie, Revue Thomiste, 36 N.S. 14, 1931. Le Père Garrigou-Lagrange poursuivait ainsi sa réflexion dans ce texte fondamental : « L’existence, la substance, la vie sont des objets non pas sen­sibles de soi, mais intelligibles, appelés pourtant sensibles per accidens, car ils accompagnent le sensible et sont immédia­tement saisis par l’intelligence dès la présentation des objets sentis. Toi, qui nies l’objectivité de la connaissance humaine, tu n’as pas l’air de te douter que c’est là son premier contact avec le réel et le fondement de l’épistémologie que tu déclares vaine sans savoir ce qu’elle est. Tu nies au fond la causalité efficiente comme la finalité; tu nies que le soleil nous éclaire et nous réchauffe, que le rossignol chante, que le chien aboie et qu’il aboie pour quel­que chose; tu nies la cause efficiente et la fin inséparables l’une de l’autre, et tu ne sais pas ce qu’elles sont ; tu n’as jamais pris garde que ce sont des sensibles per accidens. L’agent produit ou réalise son effet ; quelle faculté peut saisir cette réalisation, celle qui a pour objet la couleur ou celle qui a pour objet le réel ou l’être ? Lorsque tu heurtes un corps, tandis que tes sens, comme ceux de l’animal saisissent sa dureté, ton intelligence saisit immédiatement l’impression passive reçue et l’impression active exercée sur toi. Comme elle appréhende sans raison­nement le réel ou l’être, elle saisit aussi la réalisation active et passive de ce réel senti. Elle voit de même que toute réali­sation active et passive tend vers un but, autrement l’action de l’agent seraient sans raison d’être, il n’y aurait pas de raison pour agir plutôt que pour ne pas agir, ni pour agir ainsi plutôt qu’autrement. Aussi, lorsque de tes yeux tu regardes les miens, ton intelligence saisit aussitôt, à n’en pas douter, qu’ils sont faits pour voir, et non pour entendre ou savourer. »

[3] Aristote, Ibidem.

[4] Platon, Théétète, 155 d. Les Belles Lettres, 1967.